Immobilier de luxe : les acquéreurs fortunés misent eux aussi sur une baisse des prix en 2015

12 Décembre 2014 10:39

Les acquéreurs d'un bien haut de gamme sont plus pessimistes en cette fin d'année qu'en juin dernier concernant l'état du marché immobilier. Ils espèrent un recul des prix supérieur à 10 % en 2015 pour envisager un achat. Anissa Hammadi

Immobilier de luxe : les acquéreurs fortunés misent eux aussi sur une baisse des prix en 2015Les riches acquéreurs espèrent un recul des prix supérieur à 10 % en 2015 pour acheter.

Du côté de l'immobilier de prestige aussi, le marché s'est révélé compliqué en 2014. Entre le « choc fiscal » et « l'attentisme des étrangers vis-à-vis de la France », la fin de l'année était plutôt creuse et les transactions figées par le pessimisme ambiant.

C'est ce que révèle l'étude menée par le portail d'annonces immobilières haut de gamme Lux-Residence.com et Coldwell Banker France & Monaco. Elle porte sur un panel de 145 acquéreurs d'un bien de prestige.

En six mois, la France aurait perdu 8 % d'acheteurs résidant à l'étranger : fin 2014, ils représentent à peine un tiers des personnes interrogées. Parmi eux, on retrouve majoritairement des Belges, des Suisses et des Britanniques.

« Nous voyons que la France est en observation, car les annonces fiscales et économiques ont été trop nombreuses cette année », note Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France & Monaco. « Même si plusieurs mesures n'ont finalement pas été appliquées, les effets d'annonce ont renvoyé une image négative », estime-t-il.

Forts de leur position, « les acquéreurs d'un bien de prestige guettent le bon moment pour investir, comme en bourse. Ils ne sont pas pressés car ce n'est pas un achat de nécessité ».

Ainsi, pour 59 % d'entre eux, « ce n'est pas le bon moment pour acheter un bien immobilier de luxe en France », alors qu'ils étaient 69 % à le penser en juin dernier, date de la dernière étude.

 

Une situation financière personnelle moins optimale

Même dans les classes professionnelles supérieures, la baisse des revenus en six mois est significative. Les acheteurs touchant plus de 200 000 euros par an ont vu leur revenu reculer de 13 %.

Une situation financière « érodée », due à la stratégie fiscale du gouvernement selon Laurent Demeure : « Récemment, j'ai eu un client qui a réduit son budget de 500 000 euros pour son projet immobilier afin de payer ses impöts », constate-t-il.

C'est pourquoi ils ne sont plus que 20 % (contre 30% en juin) à penser que leur situation financière est meilleure, et 30 %, soit 17 points de plus, à estimer qu'elle a au contraire empiré.

Autre constat, le prix est devenu le 3e critère de sélection dans le choix d'un bien, alors qu'il n'était qu'en 4e position il y a six mois. « Dorénavant, les acquéreurs sont plus sensibles à cette notion : ils pensent que l'économie française continuera à se dégrader et que, par conséquent, les prix de l'immobilier poursuivront leur baisse ».

Mais pour eux, ce recul doit être supérieur à 10 %, « une attente qui est très rare » pour ce type de clientèle, s'étonne Laurent Demeure. Les acquéreurs fortunés sont « dans une anticipation à la baisse assez importante ». Résultat, ils sont tout de même 72 % à avoir un projet d'acquisition dans les douze prochains mois, persuadés que les prix des biens haut de gamme vont diminuer.
 

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