Un hiver 2025 marqué par la précarité énergétique et le surendettement
Cet hiver, des millions de foyers français rencontrent de sérieuses difficultés pour couvrir leurs dépenses courantes. Selon l'Observatoire national de la précarité énergétique, la pauvreté monétaire et les impayés liés au logement et à l'énergie continuent de progresser. Le constat souligne un déséquilibre persistant pour les ménages les plus fragiles.

Un niveau de vie en baisse pour les ménages modestes
Selon l'Insee, le niveau de vie des 30 % des ménages les plus modestes a reculé en 2023, une première depuis la crise sanitaire. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
- une augmentation des prix supérieure à celle des revenus,
- la fin des aides exceptionnelles (prime inflation, chèque énergie),
- une baisse des revenus d'activité pour de nombreux travailleurs précaires.
Le seuil de pauvreté, défini à 60 % du revenu médian, s'établit à 1 288 € par mois par unité de consommation. Certaines populations restent particulièrement vulnérables : 34,3 % des familles monoparentales, 37,3 % des inactifs, et plus d'un enfant sur cinq vivent en dessous de ce seuil. Les inégalités de revenus restent très prononcées, avec un rapport interdécile atteignant 3,49, proche des niveaux historiques.
Des privations et impayés qui fragilisent les foyers
La précarité se traduit également par des difficultés concrètes : 12,7 % de la population en 2024 subit une privation matérielle ou sociale, incluant le chauffage insuffisant, l'incapacité à régler les factures ou le renoncement à une alimentation équilibrée. Pour le seul poste énergétique, 11,5 % des ménages sont concernés, un chiffre en forte hausse sur six ans.
La situation est particulièrement critique dans le parc immobilier le plus ancien : 14,7 % des 20 % des ménages les plus pauvres vivent dans des logements très énergivores (DPE F ou G). Ce pourcentage atteint 18,7 % chez les propriétaires à faibles revenus et 18,1 % chez les locataires privés.
Des dettes croissantes et un risque de surendettement
Face à cette précarité, les impayés se multiplient. Parmi les personnes accompagnées par le Secours Catholique, 46 % déclarent rencontrer des difficultés financières, le montant médian des impayés atteignant 815 €, principalement liés au logement et à l'énergie. Le montant médian des dettes d'énergie s'élève à 500 €, avec un quart des ménages dépassant 1 020 €.
Cette situation se traduit par une augmentation des dossiers de surendettement. D'après la Banque de France, ceux-ci ont progressé de 9,5 % en 2024, avec une part croissante liée aux charges courantes plutôt qu'aux crédits à la consommation, soulignant l'effet direct des difficultés de logement et d'énergie sur la stabilité financière des foyers.