Assurance de prêt et maladie : des solutions au cas par cas

Anissa Hammadi 21 Août 2015 11:42

Tout n'est pas forcément perdu si vous voulez souscrire à un crédit immobilier, mais que vous présentez un risque de santé aggravé, comme un cancer ou un diabète. Le point sur le fonctionnement des assureurs face à ce type de situation.

Assurance de prêt et maladie : des solutions au cas par casAlexis Calvi, responsable Grands Comptes chez UGIP Assurances.

Une personne atteinte d'une maladie grave ou en situation de handicap et qui souhaite emprunter pour un achat immobilier n'est pas forcément destinée à l'exclusion de garanties. Avant de se tourner vers le dispositif de la convention AERAS (s'Assurer et Emprunter avec un Risque de Santé aggravé), qui facilite l'accès à l'emprunt, l'assureur étudie les dossiers au cas par cas.

Bourse des Crédits : Concrètement, à combien peut s'élever la surprime pour une personne qui présente un risque de santé aggravé par rapport à une personne en bonne santé ?

Alexis Calvi : Il n'y a pas de critère type, ni de grille fixe : l'âge, la profession, la durée du crédit, le montant, et bien entendu, toute la partie médicale... Tous ces critères entrent en jeu. Nous ne formalisons pas l'assurance médicale.

Nous proposons aux emprunteurs potentiels une offre personnalisée, au cas par cas. Par exemple, si deux personnes présentent la "même" pathologie mais n'ont pas la même profession ou bien le même âge, la décision médicale ne sera pas forcément identique...  

Quelles sont les maladies "blacklistées" ? Le diabète, maladie la plus commune chez les personnes présentant un risque aggravé, est-il le plus pénalisé ?

A.C. : Comme pour la question précédente, on ne peut pas dire qu'il y ait de maladies "blacklistées" mais plutôt des pathologies médicales plus compliquées à assurer que d'autres. Le diabète est, un exemple type. Nous parvenons difficilement à faire accepter le dossier d'une personne atteinte de diabète, c'est compliqué...

Le plus problématique pour un assureur, c'est le cocktail de pathologies qui en découle. Par exemple lors du contrôle médical, la prise de sang peut révéler, pour une personne qui a du cholestérol, la présence du diabète et d'une hypertension, ce dont l'emprunteur n'avait pas lui-même connaissance. Mais quel que soit le type de pathologie, nous essayons de trouver une solution...

Quelles sont les exclusions de garanties qui peuvent s'appliquer aux personnes atteintes d'une maladie sérieuse ?

A.C. : Quand nos experts médicaux  statuent sur un dossier comportant des pathologies médicales, nous essayons de ne pas appliquer de surprimes ou d'exclusions. Nous privilégions toutefois plutôt la surprime que l'exclusion.

Le candidat à l'assurance peut demander à revoir la position médicale et ou demander le passage en exclusion ou surprime dans le cas contraire. UGIP Assurances n'appliquera pas forcément une surprime ou une exclusion pour la même pathologie.

Qui sont les assureurs les plus "cléments" ?

A.C. : On ne peut parler d'assureurs plus "cléments" mais peut être de compagnies plus "souples" sur certaines pathologies. C'est pour cela aussi que certaines compagnies proposent des contrats spécifiques.

Lorsque nous ne pouvons pas répondre favorablement à l'ensemble des garanties demandées (nous avons évoqué le diabète précédemment), nous demandons alors à nos partenaires de solliciter l'Association des diabétiques de France. Allianz propose par exemple un contrat dédié à ce type de pathologie.

Peu importe que nos partenaires finalisent leurs dossiers avec UGIP Assurances ou non, le but étant que nous leur apportions une solution et donc à leurs clients aussi. Certaines banques peuvent accepter des crédits sans assurance également, comme le Crédit Foncier, mais cela reste relativement rare... 

En dehors de cela, les surprimes varient beaucoup d'un assureur à l'autre. Ils ne statuent pas de la même manière les majorations selon les pathologies, mais aussi selon les professions. Un assureur fera particulièrement attention au port d'arme d'un policier ce qui aboutira à un surcoût assurantiel, tandis qu'un autre le classera dans la catégorie des professions "standards".

La convention signée en mars permettant le droit à l'oubli pour les anciens malades du cancer est-elle une grande avancée ou insuffisante ?

A.C. : Même avant la signature de cette convention, le droit à l'oubli n'était pas un problème pour UGIP Assurances. Si rémission il y a, nous n'avons aucune raison de ne pas étudier le dossier.

>> Lire aussi la précédente parole d'expert : Délégation d'assurance, le bilan un an après la loi Hamon.

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