Cashless : les paiements en liquide ont encore quelques beaux jours devant eux

Timothée Talbi 12 Mars 2018 18:08

Dans une récente étude, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé la tendance à la hausse du recours à l'argent non-fiduciaire dans les transactions en Europe. Néanmoins, l'institution financière dirigée par l'italien Mario Draghi indique que la disparition de l'argent liquide n'est pas réellement proche.

Cashless : les paiements en liquide ont encore quelques beaux jours devant euxL'argent liquide continue de représenter une part importante des moyens de paiement

Au cours des dernières années, nombreux sont ceux qui ont évoqué un remplacement imminent des paiements physiques par ceux électroniques. En effet, l'utilisation de ceux-ci connaît une augmentation constante depuis leur apparition. Il en va ainsi des cartes bancaires depuis plus d'un demi-siècle qui est utilisée aujourd'hui dans deux achats du quotidien sur trois mais aussi des paiements mobile ou sans contact, le dernier ayant représenté 1,2 milliards d'euros de transaction en Europe.

Des disparités géographiques en Europe

En réalité, ce fameux remplacement est plus ou moins à l'oeuvre selon les pays considérés. Par exemple, les pays scandinaves tels que la Norvège ou la Suède sont d'ores et déjà de véritables cashless societies. De même, les paiements en liquide représentent à peine plus de la moitié des transactions effectuées aux Pays-Bas ou encore en Finlande.

Toutefois, ces pays ne pèsent que très peu démographiquement et donc dans les choix de paiement des Européens dans leur ensemble. Ainsi, en 2016, près de quatre achats sur cinq étaient financé par de l'argent liquide contre moins de 20% par l'usage de la carte bancaire. Cela est dû aux pays d'Europe centrale du Sud comme l'Allemagne, la Grèce, l'Autriche mais aussi la Slovénie où l'argent liquide continue de constituer 80% des transactions.

Une France, à la croisée des chemins

En France, plus de deux achats sur trois sont réalisés par paiement physique, bien que ces transactions consistent très souvent en de petites sommes car la somme de ces dernières ne compte que pour un peu plus d'un quart du total des transactions financières effectuées sur une année.

La raison de ce phénomène est tout simplement liée au fait qu'en moyenne, le portefeuille d'un Français est deux fois moins fourni en argent liquide que celui d'un Européen lambda (32€ contre 65). De plus, là où un Européen paye des achats en liquide pour un montant moyen de plus de 12€, celui-ci est inférieur de 5€ pour un Français. A cela, il faut ajouter qu'en France, un retrait moyen est de l'ordre d'à peine 30€ contre près du quadruple en Allemagne.

Cette persistance de l'usage l'argent liquide s'expliquerait par le refus de certains établissements et points de vente physiques d'accepter la carte bancaire sous un certain montant (fixé à 15€ en général). Cependant, les acteurs majeurs du circuit financier, les Etats et les banques, trouvent leur compte dans la diminution progressive des règlements en liquide. D'un côté, elle entraînerait une baisse du risque de blanchiment et du financement du terrorisme et d'un autre côté, elle augmenterait indirectement les commissions inter-échange induites par les paiements électroniques.

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