Un dernier trimestre plus dynamique pour la consommation des ménages
Après plusieurs mois marqués par une demande hésitante, les dépenses des ménages semblent enfin repartir à la hausse. Les données publiées par le ministère de l'Économie montrent une orientation plus favorable en octobre, contrastant avec le manque d'élan observé depuis le début de l'année. Ce redressement, encore fragile, pourrait annoncer une fin d'année plus vigoureuse pour l'activité.

Une activité restée timide jusqu'à l'automne
Depuis janvier, les dépenses des ménages ont connu une évolution particulièrement molle. Après un repli de 0,3 % au premier trimestre, les deuxième et troisième trimestres n'ont progressé que de 0,1 % chacun, signe d'une demande peu vigoureuse. Cependant, les premiers indicateurs du dernier trimestre laissent entrevoir une situation plus favorable.
En octobre, les dépenses de consommation en biens ont augmenté de 0,4 %, après déjà +0,3 % en septembre, ce qui porte l'acquis trimestriel à +0,7 % à la fin du mois. Cette dynamique est principalement tirée par l'alimentation, qui progresse également de 0,4 %, tandis que l'énergie accélère nettement à +1,4 %, notamment grâce à l'électricité et au gaz (+2,2 %).
Les biens durables, en revanche, marquent le pas. Leur progression retombe à +0,1 % après +0,7 % en septembre, même si l'acquis reste solide pour le trimestre (+0,5 %). Le secteur automobile, qui soutenait jusque-là la consommation, affiche un acquis de +1,1 % fin octobre, mais les immatriculations de voitures neuves reculent en novembre de 1,9 %, après un rebond de 2 % en octobre.
Source : Ministère de l'Économie
Un moral des ménages qui reflète des arbitrages prudents
En parallèle, les enquêtes de conjoncture soulignent une confiance des ménages en léger recul. En novembre, l'indicateur perd un point pour s'établir à 89, après une amélioration en octobre. Les ménages estiment plus que jamais que le moment est propice à l'épargne : l'indicateur associé atteint 45, un niveau historique, très au-dessus de sa moyenne de long terme (19).
Une situation paradoxale, puisque leurs capacités d'épargne – actuelles comme futures – diminuent légèrement tout en restant supérieures à la normale. Cette attitude prudente s'explique par un pouvoir d'achat sous pression et des dépenses contraintes en hausse. Dans ce contexte, les achats importants restent peu attractifs : l'indicateur correspondant perd encore un point pour atteindre -30, loin de sa moyenne historique (-16). Cela concerne aussi bien les achats liés au logement (meubles, électroménager) que les biens électroniques ou les projets immobiliers, tandis que les intentions d'achats automobiles restent stables.
Évolutions des enquêtes mensuelles de conjoncture auprès des entreprises et des ménages
Source : Ministère de l'Économie
Une offre de biens et services légèrement mieux orientée
Du côté des entreprises, le climat des affaires de novembre renvoie des signaux plus nuancés mais globalement mieux orientés. Dans les services, l'indicateur progresse de 3 points pour atteindre 98, effaçant une partie du recul enregistré le mois précédent. Les anticipations de demande repartent à la hausse, gagnant 6 points pour revenir à -2.
Plusieurs secteurs participent à cette embellie : les services administratifs et de soutien, les activités spécialisées et techniques, le transport routier de marchandises ou encore l'information-communication. À l'inverse, l'hébergement-restauration et l'immobilier affichent un léger retrait.
Dans le commerce de détail, le climat recule de 2 points pour revenir à 97, après un fort rebond en octobre. Toutefois, les perspectives demeurent encourageantes : les anticipations d'activité gagnent 3 points et reviennent à leur niveau moyen, tandis que les prévisions de ventes progressent d'un point.
Le secteur automobile et motocycle montre une situation plus dégradée : l'indicateur y chute de 8 points pour atteindre 92, annulant le rebond du mois précédent.
Un redressement encore fragile mais porteur pour la fin de l'année
Les premiers signes d'amélioration de la consommation en octobre contrastent avec la prudence affichée dans les enquêtes de novembre. Ce décalage s'explique en partie par la différence de temporalité : les données observées reflètent seulement le début du trimestre, tandis que les enquêtes portent sur des anticipations. Il s'explique aussi par la nature de la reprise, davantage liée aux dépenses contraintes – alimentation et énergie – qu'aux achats discrétionnaires.
Dans l'ensemble, les éléments disponibles suggèrent toutefois une accélération de la consommation des ménages au cours du 4e trimestre 2025, comme le souligne le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.