De nouveaux logements sociaux créés dans des hôtels low-costs

Jacques-Olivier Busi 20 Juin 2016 15:53

La Société nationale immobilière (SNI), filiale de la Caisse des dépôts, négocie l'achat de Formule 1 et Première Classe afin de loger des personnes en difficultés dans toute la France.

De nouveaux logements sociaux créés dans des hôtels low-costs7.000 nouvelles chambres avec une capacité d'accueil de 10.000 personnes, la moitié en région parisienne, la moitié en province.

Le projet devrait aboutir d'ici la fin de l'année 2016. Adoma, l'ex-Sonacotra va racheter entre 75 et 80 hôtels low-costs (Formule 1 et Première Classe) en périphérie des grandes villes pour y loger des individus en difficulté. Les publics visés sont ici les SDF, migrants ou encore familles monoparentales. Cette filiale de la SNI disposerait du coup de 7.000 chambres avec une capacité d'accueil de 10.000 personnes, la moitié en région parisienne, la moitié en province.

Ces publics sont aujourd'hui répartis dans des hôtels où ils occupent des chambres à côté des clients classiques. Le problème est qu'ils ne bénéficient pas d'un accompagnement social continu et ces chambres sont très onéreuses pour l'Etat. En effet, ces hébergements coûtent 750 millions d'euros par an, seulement en Ile de France, soit 17-18€ par nuitée.

Pour 17 euros, nous allons en plus de l'hébergement gérer l'accompagnement social, qu'il s'agisse d'aider les migrants à scolariser leurs enfants ou à remplir un dossier pour obtenir des papiers. Et il n'y aura plus que nos publics dans ces établissements 

Thomas Le Drian, directeur de cabinet du président du directoire de la SNI, André Yché.

>> A lire également : Le financement des logements sociaux en hausse pour 2015

Des ajustements nécessaires avant l'installation des personnes

Les discussions sont avancées et la transaction devrait être conclue d'ici cet été. Les deux propriétaires des Formule 1 et Première classe (respectivement AccorHotels et Louvre Hotels Group) seraient prêts à les vendre à des prix accessibles, du fait de leur problème sur le remplissage des chambres. Durant la présentation des résultats annuels 2015, les dirigeants d'AccorHotels avaient reconnu que leurs hôtels low-costs ont "besoin de se réinventer""Un projet doit aboutir en 2016" selon Sébastien Bazin, PDG d'AccorHotels. Une annonce évoquant la transformation de certains Formule 1 en hébergements sociaux de très long terme.

Au niveau du financement de l'opération, la SNI vient de créer un fonds d'investissement de 200 à 250 millions d'euros, la moitié en fonds propres, l'autre moitié en dettes. Des compagnies d'assurance-vie ou des mutuelles ont également été approchées pour atteindre un rendement annuel de 3.5% sur douze ans.

Dernier problème, la SNI doit obtenir la transformation du régime de résidence à vocation sociale afin d'accueillir au moins 80% de publics en difficulté contre 30% aujourd'hui. Ce changement est annoté dans la loi Egalité et Citoyenneté, votée au plus tard à l'automne. Un décret doit également dispenser ces futurs hôtels sociaux, d'équiper chaque chambre d'une kitchenette, ce qui serait une dépense excessive selon Adoma.

Si le groupe arrive à tenir dans les délais, les premiers publics en difficulté devraient être accueillis dès cet automne.

>> A lire également : Un accord entre l'Etat et la Ville de Paris va permettre de créer 2.000 logements sociaux

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