Comment les banques cherchent-elles à s'adapter à la clientèle de l'avenir ?

Timothée Talbi 16 Mai 2018 18:00

L'émergence de nouveaux acteurs dans le secteur bancaire ne s'explique pas seulement par la nécessaire insertion dans le processus de révolution numérique et digitale du secteur tertiaire. Un autre facteur explicatif majeur désigne la demande nouvellement arrivée sur le marché et les clients du futur dont les attentes et exigences sont nouvelles et auxquelles il est indispensable de savoir répondre.

Comment les banques cherchent-elles à s'adapter à la clientèle de l'avenir ?La concurrence entre les établissements bancaires anciens et les nouveaux arrivants sur le marché de l'offre bancaire est de plus en plus féroce, notamment en vue d'attirer la jeune clientèle.

Au cours des dernières années, les offres bancaires innovantes se sont multipliées. Qu'ils s'agissent de banques en ligne ou de néo-banques, celles-ci ont depuis réussi à attirer un nombre important de clients. Parmi ces offres, se trouvent le compte Nickel lancé en 2014 et racheté en 2017 par BNP Paribas avec plus de 850.000 clients, C-Zam de Carrefour qui a dépassé la barre des 100.000 usagers, tout comme Orange Bank arrivé il y a à peine six mois sur le marché et Revolut et N26, respectivement britannique et allemande, qui comptent chacune plus de 200.000 utilisateurs.

Et les perspectives sont plus que prometteuses pour ce type d'offres puisqu'elles devraient concentrer la moitié des ouvertures de comptes bancaires cette année. Ces nouvelles banques rivalisent d'avantages comparatifs avec les établissements bancaires plus classiques. En premier lieu sur la forme, elles misent largement sur les outils technologiques auxquels sont attachés les jeunes et en particulier les smartphones au détriment des agences physiques. Sur le fond, elles parviennent à se distinguer en proposant l'instantanéité des transferts d'argent, les cagnottes entre amis ou encore la réduction des frais à l'étranger et même de ceux de gestion de compte tout court.

Des banques traditionnelles qui profitent des faiblesses de cette nouvelle concurrence

À titre d'exemple, cette instantanéité des opérations financières si caractéristique des nouvelles banques va sans doute être incluse par plusieurs grands établissements bancaires parmi lesquels Banque Populaire, BNP Paribas, la Caisse d'Epargne, Crédit Agricole ou bien le Crédit Mutuel Arkéa. Toutefois, ces derniers risquent d'être confrontés à l'obsolescence de leur système de données dont la modernisation pourrait augmenter les coûts appliqués aux clients.

Cependant, parallèlement à ces tentatives de mise à niveau ou du moins d'occupation de créneau similaire à celui des nouvelles offres bancaires, les établissements plus anciens peuvent profiter des lacunes dont témoigne cette concurrence particulière. Et pour cause, dans la plupart des cas, ces offres innovantes se limitent à un compte courant gratuit et une carte bancaire avec assurance. Elles ne comportent pas de chéquier ou de produit d'épargne et n'autorisent pas de découvert. À cet égard, Orange Bank constitue une des rares exceptions même si elle devrait être imminemment rejointe par Revolut et N26

À l'heure actuelle, seule Boursorama Banque, filiale de la Société Générale, fait office de véritable réussite en matière de concurrence novatrice aux banques classiques et ceci est surtout dû à son ancienneté sur le marché. En l'espace de deux décennies, elle a réussi à établir une large gamme d'une trentaine de services, la renouvelant régulièrement pour attirer les jeunes clients. Parmi les quelques 200.000 nouveaux clients acquis au cours des six derniers mois, près de 40% ont moins de 25 ans.

En revanche, une concurrence supplémentaire est amenée à monter en puissance dans le secteur bancaire, d'autant plus que la plupart de ces acteurs jouissent d'une popularité certaine auprès des jeunes : les GAFA, c'est-à-dire les géants du Web (Google, Amazon, Facebook et Apple). La solution de paiement mobile Apple Pay a déjà rencontré un franc succès que pourrait également connaître Facebook en permettant les transferts d'argent sur son application de messagerie « Messenger ». Enfin, Apple ainsi qu'Amazon, collaborent d'ores et déjà avec de grandes banques d'investissement (Goldman Sachs et JP Morgan Chase respectivement) en vue de se positionner sur le marché des banques de détails en lançant leur propre carte de paiement.

>> Pour aller plus loin : La menace des GAFA plane sur les acteurs traditionnels du secteur bancaire

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