Bilan annuel du marché immobilier : une convalescence fragile en fin d'année 2025
Écrit par Arsalain EL KESSIR
L'année 2025 s'achève sur un constat ambivalent pour l'immobilier français, marqué par un retour progressif des acheteurs et une stabilisation des taux de crédit. Si les indicateurs repassent au vert, le désengagement des investisseurs et les incertitudes législatives font planer une ombre sur le dynamisme attendu pour le printemps 2026.
Le retour des acheteurs porté par l'assouplissement des crédits
L'embellie constatée sur le marché de l'ancien en 2025 s'explique principalement par une conjonction favorable entre une offre plus abondante et une demande revigorée. Les primo-accédants, profitant du Prêt à Taux Zéro (PTZ) et de conditions bancaires redevenues attractives avec des taux avoisinant les 3 %, représentent désormais plus d'un tiers des transactions (35 %). Les foyers déjà propriétaires restent toutefois les piliers du secteur, bien que leur hégémonie tende à s'éroder légèrement au fil des mois.
À l'inverse, le segment de l'investissement locatif privé traverse une zone de turbulences. Désormais limités à seulement 17 % des achats, les bailleurs se retirent progressivement, refroidis par une fiscalité jugée lourde, l'encadrement des loyers et les exigences croissantes liées au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cette désertion accentue la pénurie de biens à louer et prive le marché d'une fluidité essentielle.
Une remontée modérée des prix et des négociations serrées
Après une période de correction nécessaire, les valeurs immobilières ont retrouvé de la vigueur avec une progression nationale de 1,8 % en 2025. Cette hausse n'est cependant pas uniforme et cache des disparités territoriales importantes. Le temps nécessaire pour conclure une transaction reste élevé, atteignant une moyenne de 100 jours, signe que les acquéreurs ne cèdent plus à la précipitation et comparent les biens avec une grande rigueur.
| Indicateur 2025 | Valeur constatée | Tendance |
|---|---|---|
| Évolution des prix nationaux | +1,8 % | Hausse modérée |
| Part des primo-accédants | 35 % | En progression |
| Marge de négociation moyenne | 4,5 % | En recul |
| Délai de vente moyen | 100 jours | Stagnation |
La marge de discussion sur les prix s'est réduite pour s'établir à 4,5 %. Toutefois, ce chiffre varie fortement selon l'étiquette énergétique du logement : les "passoires thermiques" subissent des décotes bien plus lourdes que les biens performants. Les acheteurs exigent désormais une corrélation parfaite entre l'état réel du bâtiment et le montant affiché sur l'annonce.
Les perspectives d'évolution pour l'exercice 2026
Pour l'année à venir, les experts immobiliers tablent sur une consolidation de cette reprise. Les projections font état d'une croissance des prix calquée sur le rythme de l'inflation, avec une hausse attendue de 2 % pour les appartements et de 1,5 % pour le marché des maisons individuelles. Cette progression douce permettrait de stabiliser le secteur sans exclure les ménages solvables.
Le succès de l'année 2026 dépendra néanmoins d'un cadre politique et fiscal apaisé. Le secteur immobilier, véritable moteur économique, attend des signaux clairs concernant la rénovation énergétique et les dispositifs de soutien à la construction. En l'absence de visibilité, l'attentisme pourrait de nouveau freiner les velléités des Français au moment crucial de la reprise printanière. La résolution de la crise du locatif demeure également le défi majeur pour éviter un blocage complet du parcours résidentiel.
