Locations meublées : les députés veulent rééquilibrer le marché locatif en 2026
Face au succès des locations meublées et à la pénurie croissante de logements loués vides, les députés de la commission des finances de l'Assemblée nationale ont voté deux amendements clés dans le cadre du budget 2026. Objectif : rétablir un équilibre entre rentabilité des bailleurs et accès au logement pour les ménages modestes.

Une fiscalité trop avantageuse qui a favorisé la location meublée
La popularité des locations meublées, notamment via des plateformes comme Airbnb, a bouleversé le marché locatif français. Attirés par des rendements élevés et un régime fiscal particulièrement favorable, de nombreux propriétaires ont choisi de transformer leurs biens en meublés touristiques ou en logements équipés, au détriment de la location nue traditionnelle.
Résultat : une raréfaction des logements disponibles pour les ménages à revenus modestes et une tension accrue sur les loyers. Contrairement aux baux classiques de trois ans pour les locations vides, les meublés offrent une flexibilité accrue aux bailleurs, mais une précarité renforcée pour les locataires. Selon plusieurs observateurs, cette dynamique contribue directement à la crise du logement observée dans les grandes villes et les zones touristiques.
Deux amendements pour rééquilibrer la fiscalité entre meublé et location nue
Pour freiner cette dérive, la commission des finances a validé deux amendements phares dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Le premier vise à renforcer l'attractivité du régime des locations nues en relevant l'abattement forfaitaire du régime micro-foncier. Celui-ci passerait de 30 % à 50 %, alignant ainsi sa fiscalité sur celle du régime micro-BIC, actuellement appliqué aux meublés.
Cette mesure encouragerait les propriétaires à revenir vers la location vide, jugée plus stable et plus accessible pour les ménages modestes. En parallèle, le second amendement s'attaque à un avantage fiscal clé des bailleurs en meublé : la déductibilité des amortissements. Sa suppression priverait les investisseurs non professionnels de la possibilité de réduire leurs revenus imposables, ce qui pourrait limiter l'attrait du meublé.
Des conséquences contrastées pour le marché locatif
Si ces mesures sont confirmées dans la version finale du budget 2026, elles pourraient profondément redessiner le paysage locatif français. Les défenseurs du texte estiment qu'elles permettront de réinjecter sur le marché des logements vides aujourd'hui convertis en meublés, notamment dans les grandes métropoles et les zones tendues. À l'inverse, certains professionnels redoutent un effet contre-productif, avec un risque de désengagement des investisseurs particuliers, notamment sur les petites surfaces ou dans les communes touristiques.
Le gouvernement devra arbitrer entre ces deux objectifs : soutenir l'investissement immobilier tout en garantissant un meilleur accès au logement. Une chose est sûre, la fiscalité des locations meublées restera au coeur des débats budgétaires à venir.