Logement neuf : pourquoi le secteur du bâtiment peine à se redresser

Anissa Hammadi 30 Juin 2015 16:26

Malgré une fin d'année de bon augure pour la vente de logements neufs, la Fédération française du bâtiment n'a vu aucun signe de reprise au premier semestre 2015, a-t-elle indiqué mardi. Explications.

Logement neuf : pourquoi le secteur du bâtiment peine à se redresserMalgré une fin d'année de bon augure pour la vente de logements neufs, la Fédération française du bâtiment n'a vu aucun signe de reprise au premier semestre 2015.

En mars dernier, le président de la Fédération française du bâtiment, Jacques Chanut, entrevoyait "le bout du tunnel" pour le secteur du bâtiment. Le dispositif Pinel et l'amélioration du PTZ+ étaient "porteurs d'espoir". Trois mois plus tard, il semble que la route au milieu du tunnel soit un peu plus chaotique que prévue.

Le début de l'année ressort comme "particulièrement difficile pour le bâtiment", affirme la fédération patronale, lors d'un point sur l'activité mardi 30 juin. En effet, aucun signe de reprise tangible n'intervient : "poursuite de la baisse d'activité, chute de l'emploi et augmentation de la sinistralité pour les entreprises", énumère Jacques Chanut.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. De janvier à fin mai, "les logements autorisés et commencés se sont repliés respectivement de 8,2 % et 6,1 %", rappelle la FFB.

Même tendance du côté du ministère de Logement, qui a dévoilé la semaine dernière ses chiffres de mars à mai : le nombre de permis de construire accordés pour les logements neufs a baissé de 5,3 %, à 88 300, par rapport aux trois mêmes mois de l'année 2014. Dans le même temps, les mises en chantier ont chuté de 7,2 %, à 85 200.

Les effets du crédit d'impôt peu visibles

Pourquoi la sortie du tunnel est-elle si compliquée ? Le secteur a connu quelques aléas en route. D'abord, l'emploi s'est effondré : le premier trimestre 2015 affiche "le plus mauvais score enregistré depuis l'entrée dans la Grande récession de 2008", avec 51 500 postes de travail en moins qu'au premier trimestre 2014, soit - 4,3 %. En mars dernier, la FFB en avait prédit "seulement" 30 000...

Il y a quand même une éclaircie au tableau. "Aux dires des chefs d'entreprises interrogés par la Banque de France et l'Insee, le rythme de dégradation se modérerait un peu au second trimestre", affirme Jacques Chanut. Insuffisant toutefois pour "remettre en cause la tendance au recul soutenu de l'emploi sur l'ensemble de l'année en cours".

Mais la plus grosse déception vient du marché de l'amélioration-entretien, qui représente 56,5 % de l'activité du bâtiment. Le non-redémarrage de cette branche est une "grosse surprise", confie la FFB, qui s'attendait à percevoir les premiers effets du crédit d'impôt transition énergétique (CITE).

"Entre le moment de l'annonce et les décrets d'application, il y a un décalage de 4 à 6 mois : ça bloque le marché pendant ce temps-là, car les ménages reportent leur projet de travaux et d'aménagement". Là encore, la fédération tempère : la tendance serait "moins mauvaise" au second semestre, toujours selon les dires des chefs d'entreprise.

Pour redémarrer, la FFB souhaite donc une mise en place "très rapide" de "la mécanique de financement de la rénovation énergétique des équipements publics au sein du plan Juncker" de relance économique.

Anticipant une amélioration au quatrième trimestre 2015 et au début 2016, Jacques Chanut conseille aux petites entreprises de se préparer financièrement à la reprise. Une manière de "bien niveler la route au bout du tunnel".

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