Les banques allongent les durées de crédit pour compenser la hausse des taux immobiliers
Le dernier rapport Crédit Logement/CSA confirme une reprise des taux immobiliers après plusieurs mois de stabilité. Pour maintenir la solvabilité des emprunteurs, les banques misent sur l'allongement des durées de crédit, une stratégie qui atteint un niveau inédit en 2025.

Un marché du crédit marqué par une nouvelle tension sur les taux
Selon les données publiées par Crédit Logement/CSA, les taux immobiliers ont progressé de sept points de base après cinq mois de stabilité. Cette hausse intervient alors que les principaux crédits souscrits, notamment ceux sur 15, 20 et 25 ans, avaient déjà commencé à remonter dès le printemps. Les prêts sur 25 ans affichent ainsi une augmentation totale d'environ 12 points de base entre mars et octobre.
Pour l'observatoire, ces mouvements ne remettent pas en cause la reprise amorcée du marché du crédit. Ils témoignent surtout des incertitudes économiques et géopolitiques avec lesquelles doivent composer banques et emprunteurs.
Des durées d'emprunt prolongées pour soutenir l'accès au financement
En octobre 2025, la durée moyenne des prêts accordés a atteint 250 mois, un record historique d'après l'étude. Cet allongement constitue un outil essentiel pour atténuer l'impact de la hausse des taux immobiliers sur le budget des ménages. En augmentant la durée, les banques cherchent à limiter la perte de capacité d'emprunt et à maintenir l'accès au crédit, malgré le renchérissement des opérations.
Dans le même temps, la part des crédits dépassant 25 ans diminue, passant de 51,9 % au premier trimestre à 44,7 % en octobre. Ce recul suggère que si les durées restent longues, les banques évitent désormais de pousser les emprunteurs vers des horizons trop étendus.
Un coût des opérations en hausse mais une demande qui résiste
L'étude indique également que le montant des opérations financées augmente de manière accélérée, avec une progression de 4,6 % depuis le début de l'année. Malgré cela, le niveau d'apport personnel recule de 3,7 % sur les dix premiers mois de 2025, après une forte hausse en 2024.
La solvabilité des emprunteurs parvient toutefois à se maintenir. Cette stabilisation résulte directement des efforts consentis par les banques pour adapter les durées des crédits, compensant partiellement la hausse des taux immobiliers et l'évolution du coût des projets immobiliers.