Face à la crise, la BCE met en garde les banques
Alors que l'hiver s'annonce rude, la Banque Centrale Européenne a tenu à mettre en garde les banques afin qu'elles se préparent à faire face à une crise économique.
L'inflation augmente et la récession menace. Face à cette situation économique dégradée, la Banque Centrale Européenne ne compte pas rester immobile. Lors d'une conférence à Madrid, l'institution a ainsi tenu à responsabiliser les banques.
Un secteur bancaire solide mais...
Malgré la solidité affichée du secteur européen, des risques demeurent. Même si les banques ont pu accumuler d'importantes réserves et qu'elles bénéficieront de la remontée des taux d'intérêt, la probable contraction de l'économie et la hausse des prix de l'énergie risquent bien de pénaliser certaines activités.
Face à cela, la BCE a donc demandé aux banques d'anticiper les pires scénarios : « Nous incitons les banques à mettre vraiment l'accent sur la concentration d'expositions aux secteurs qui sont particulièrement dépendants de l'énergie et vulnérables aux chocs énergétiques, a ainsi déclaré l'économiste italien Andrea Enria lors d'un colloque à Bruxelles. Nous demandons donc aux banques de revoir leurs prévisions de fonds propres dans des scénarios sombres, défavorables, et nous allons entamer le dialogue avec elles. »
Selon lui, les établissements présents dans le financement d'immobilier qu'il soit commercial ou résidentiel, ainsi que les banques proposant des crédits à la consommation seront particulièrement exposés à la remontée des coûts du crédit et devront se montrer particulièrement attentifs.
Vers une nouvelle hausse des taux ?
Alors que la BCE a déjà très largement augmenté ses taux directeurs, elle pourrait bien continuer dans cette voie avec deux nouvelles hausses d'ici à la fin de l'année.
Pour rappel, la BCE a augmenté ses taux de 50 points de base en juillet et de 75 points, début septembre. L'institution a d'ailleurs indiqué que de nouvelles hausse étaient à prévoir afin d'éviter un ancrage des anticipations d'inflation
Lors de la conférence de Madrid, Luis de Guindos, économiste espagnol, a ainsi déclaré que « la politique monétaire essaie toujours de lutter contre l'inflation, cela aura un impact sur les dépenses de consommation et l'investissement des entreprises [...] et des hausses supplémentaires des taux d'intérêt dépendront des données économiques. L'inflation est le pire des maux pour la population européenne. »