Immobilier francilien : le marché du neuf redémarre en 2025 malgré un contexte économique tendu
Alors que l'économie francilienne reste en perte de vitesse, le secteur immobilier reprend des couleurs. Au deuxième trimestre 2025, les logements neufs autorisés bondissent, atteignant un niveau inédit depuis 2023. Une embellie qui contraste avec le contexte économique régional toujours morose.

Une économie francilienne en repli mais un emploi encore stable
Selon les dernières données publiées par l'Insee, l'activité économique en Île-de-France s'est contractée au deuxième trimestre 2025, confirmant la tendance observée en début d'année. Le secteur tertiaire marchand recule de 0,9 %, tandis que seuls l'hébergement et la restauration résistent, affichant une progression de 2,1 %. Globalement, l'activité régionale se replie de 0,4 % et le volume d'heures rémunérées diminue de 0,8 % sur un an.
Cette baisse est particulièrement marquée en Île-de-France, même si certaines zones comme les Hauts-de-Seine, les Pays de la Loire ou encore la Bretagne parviennent à maintenir un équilibre. Malgré ce ralentissement, l'emploi reste légèrement orienté à la hausse, et la création d'entreprises continue de progresser, avec 82 000 nouvelles structures enregistrées sur la période (+2 %). Cette dynamique reste toutefois plus modérée qu'au trimestre précédent (+4,7 %).
Le marché immobilier francilien retrouve des couleurs
Contre toute attente, le marché immobilier francilien se redresse sensiblement. Les chiffres de l'Insee révèlent une hausse de 20,3 % du nombre de logements neufs autorisés au deuxième trimestre 2025, pour un total de 16 000 unités. Il s'agit du niveau le plus élevé depuis le début de l'année 2023. Ce rebond contraste avec la tendance négative observée début 2025 (-9,25 %).
La hausse est particulièrement marquée dans le logement collectif, où les permis de construire bondissent de 95,2 % sur un trimestre, bien au-dessus de la moyenne nationale (+22,4 %). Le segment des maisons individuelles affiche également un dynamisme inattendu (+53,2 %), tandis que l'ensemble du territoire métropolitain connaît au contraire un repli (-18,6 %). Les réservations de logements neufs reculent légèrement (-2,8 %), mais la baisse reste contenue comparée au niveau national (-8,8 %).
Des prix du neuf en hausse, l'ancien en léger recul
Le prix moyen du mètre carré dans le neuf en Île-de-France s'établit à 5 480 €, soit une augmentation de 5,6 % sur un an. Cette progression illustre la solidité du segment neuf, porté par la reprise des autorisations et une offre plus restreinte. En revanche, le marché de l'ancien montre des signes d'essoufflement, avec une baisse de 0,4 % des prix au deuxième trimestre 2025 après une hausse de 0,8 % au trimestre précédent. Sur un an, la baisse moyenne atteint 0,2 %, selon les données de l'Insee.
Cette dualité entre neuf et ancien s'explique notamment par la reprise de la construction dans certaines zones à forte tension immobilière, où la demande reste soutenue malgré un contexte économique fragilisé. À Paris et dans les départements limitrophes, la pression foncière continue toutefois de peser sur les prix et les délais de livraison.
Les taux de crédit immobilier repartent légèrement à la hausse
Après plusieurs trimestres de détente, les taux de crédit immobilier devraient connaître une légère remontée d'ici la fin de l'année 2025. Selon Crédit Logement, les prêts de plus de 20 ans pourraient atteindre une moyenne de 3,25 % au quatrième trimestre, en raison de la prudence accrue des banques face à un environnement politique et économique incertain.
Les emprunts de plus courte durée poursuivraient quant à eux leur baisse, confirmant la tendance d'un marché en voie de stabilisation. Les projections restent toutefois plus favorables que celles initialement annoncées par les professionnels du crédit, qui anticipaient un taux moyen proche de 3,50 %. Si l'on met de côté la période exceptionnelle de 2020-2021, les ménages bénéficient aujourd'hui d'un des meilleurs contextes d'emprunt des 25 dernières années, favorisant un redémarrage progressif du marché immobilier francilien.
Malgré une économie encore chahutée, la reprise du neuf et la relative stabilité des taux laissent entrevoir une lueur d'optimisme pour l'immobilier en Île-de-France à l'aube de 2026.