Immobilier : pourquoi les logements F et G perdent autant de valeur
Les biens énergivores subissent une chute d'attractivité qui s'accentue encore en 2025. Entre factures élevées, interdictions de louer et inquiétude autour des travaux, les logements classés F et G rencontrent un désintérêt massif de la part des acheteurs. Cette tendance se traduit par des baisses de prix importantes, confirmées par les chiffres publiés par le Conseil supérieur du notariat.

Une réglementation plus stricte qui refroidit les acheteurs
Depuis l'entrée en vigueur progressive des mesures de la loi Climat et Résilience adoptée en 2021, la pression s'est accentuée sur les passoires thermiques. Les restrictions sur les loyers, les interdictions de mise en location et la perspective de rénovations coûteuses conduisent de nombreux acheteurs à se détourner de ces biens. La conséquence est immédiate : une baisse marquée de la demande, tant du côté des futurs occupants que des investisseurs locatifs.
Des écarts de prix qui se creusent sur le marché
Les données du Conseil supérieur du notariat montrent que les logements les mieux classés dans le diagnostic de performance énergétique (notés A ou B) continuent de se vendre beaucoup plus cher que ceux en catégories F et G. En 2024, les appartements de 50 à 65 m² en classes A et B ont été cédés en moyenne 1,4 fois plus cher que les biens classés F et G, un rapport proche de celui observé en 2021 (1,5). Cette différence illustre la prime croissante accordée aux logements performants et la décote persistante appliquée aux biens énergivores.
| Catégorie DPE | Prix relatif (référence = F et G) |
|---|---|
| Classes A et B | 1,4 × plus cher |
| Classes F et G | Base 1 |
Un impact qui varie fortement selon les territoires
Si le phénomène est national, son intensité diffère selon les agglomérations. Dans les grandes métropoles où la tension immobilière reste forte, la décote liée au DPE existe mais peut être partiellement compensée par la rareté de l'offre. À l'inverse, dans les zones moins dynamiques ou en décroissance démographique, les passoires thermiques sont particulièrement difficiles à vendre, même à prix réduits.
Des travaux perçus comme un frein majeur
Pour de nombreux ménages, l'ampleur des rénovations nécessaires constitue le principal obstacle. Isolation, chauffage, remplacement des systèmes énergétiques... Les coûts, les délais et la complexité technique peuvent décourager une large part des acheteurs. La question du financement demeure centrale, malgré les aides disponibles, qui restent parfois jugées insuffisantes ou difficilement mobilisables.
Quel avenir pour les logements les plus énergivores ?
À court terme, les biens classés F et G devraient continuer à subir une pression baissière sur les prix. La combinaison des obligations réglementaires et de la recherche de logements plus performants crée un marché où les vendeurs doivent ajuster leurs prétentions pour trouver preneur. Les propriétaires qui envisagent de céder leur bien sans travaux doivent désormais intégrer des décotes conséquentes, tandis que ceux qui rénovent peuvent espérer un repositionnement plus favorable sur le marché.