Immobilier : les orientations qu'Édouard Philippe souhaite imposer au débat
Lors du congrès annuel de la FNAIM, Édouard Philippe a exposé sa vision du logement devant les professionnels du secteur. Le candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2027 a dressé un diagnostic sévère du marché immobilier actuel tout en avançant plusieurs pistes de réformes pour les années à venir.

Une politique du logement jugée insuffisamment structurée
Selon Édouard Philippe, la France souffre d'un manque de cap clair en matière de logement, un sujet pourtant central dans l'économie et la cohésion sociale. Il pointe deux évolutions majeures pour expliquer les tensions actuelles : le vieillissement démographique, qui retarde la transmission du patrimoine, et l'absence d'augmentation significative des revenus depuis plusieurs années. À cela s'ajoutent des obstacles déjà bien identifiés par les acteurs du secteur, comme les difficultés administratives à construire ou la faible fluidité du marché résidentiel.
Redonner confiance aux propriétaires pour relancer les échanges immobiliers
Pour débloquer la situation, le maire du Havre affirme vouloir rééquilibrer les relations entre propriétaires et locataires. Il plaide en faveur d'un renforcement des protections pour les bailleurs, en particulier lorsqu'ils sont confrontés à un locataire défaillant. L'accélération des procédures judiciaires constitue l'un de ses leviers prioritaires. L'ancien chef du gouvernement s'oppose également à ce qu'il considère comme une pression fiscale excessive pesant sur les propriétaires, estimant que la rentabilité du parc locatif doit être préservée pour encourager l'investissement privé.
Rénover sans fragiliser les ménages et repenser les régulations
Concernant les exigences environnementales, Édouard Philippe reconnaît l'importance d'accompagner la rénovation des logements, mais s'inquiète de l'impact de certaines mesures sur les ménages aux revenus modestes. Il juge que les mécanismes actuels créent parfois des distorsions qui compliquent l'accès au marché. Il exprime également une opposition ferme à l'encadrement des loyers, estimant que ce type de régulation limite la capacité du marché à ajuster l'offre et la demande.
La démographie comme enjeu central de sa vision du logement
Au-delà des problématiques strictement économiques, le candidat met en avant une inquiétude plus structurelle : la baisse du nombre de naissances. Il envisage ainsi la création d'un nouveau prêt à taux zéro spécifiquement destiné à soutenir les familles nombreuses, qui pourrait être attribué à partir du deuxième ou du troisième enfant. L'objectif serait de soutenir à la fois la natalité et l'accession à la propriété, deux enjeux qu'il juge essentiels pour la stabilité du pays à long terme.