Logements neufs : une année 2015 réussie pour les promoteurs

Hugo Eugene 18 Février 2016 14:52

Si les ventes ont progressé de 13,6% en s'établissant à 122.781 unités en 2015, elles restent en dessous du total atteint en 2010 (134.520). Les professionnels parlent d'un marché fragilisé par les délais de réalisation et dénoncent l'absence de reprise de l'accession.

Logements neufs : une année 2015 réussie pour les promoteursLes promoteurs immobiliers notent une embellie en 2015 mais doutent pour 2016

Après une année 2015 réussie, les promoteurs immobiliers restent méfiants. Pour la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), si les ventes ont progressé de 13,6% et se sont établies à 122.781 unités, elles sont encore en dessous du pic de 2010 avec 134.520 transactions. De son côté, l'offre nouvelle de logements, en progression de 6,3% à 96.715 logements, a du mal à se développer au rythme de la demande. Cette insuffisance de l'offre (-2,6% sur un an), se traduit par des prix qui ont augmenté de 0,8% sur tout l'Hexagone.

"Nous sommes très contents, la reprise du marché est incontestable et les chiffres 2015 le montrent. Néanmoins, ils ne doivent pas dissimuler les besoins d'un marché fragile", prévient Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI, lors d'un point presse tenu ce jeudi. Cette embellie du marché est due aux ménages "investisseurs", qui ont acheté un logement pour le louer : 49.564 logements leur ont été vendus l'an dernier (+44%).

L'autre moteur du marché, les accédants à la propriété, est lui, resté un peu en retrait l'an dernier : ces ménages ont acheté 43.624 logements neufs, (- 1,7% comparé à 2014). Au quatrième trimestre 2015, les ventes ont connu une nouvelle hausse de 7,8% (39.438 logements réservés), mais celle-ci marque néanmoins un ralentissement. Les délais de réalisations et le manque de reprise de l'accession sont pointés du doigt par la fédération.

Reconduire le dispositif Pinel et Censi-Bouvard

La FPI, qui a été reçue ce mercredi par la nouvelle ministre du Logement et de l'Habitat durable Emmanuelle Cosse, n'a plus qu'un an pour agir avant le terme du mandat de François Hollande. "Le projet de loi de finances rectificative au printemps doit donner un peu de visibilité aux investisseurs en dispositif Pinel ou en Censi-Bouvard qui, à défaut de prolongation, se terminent à la fin de l'année. Ils doivent bénéficier de visibilité si l'on veut que de nouvelles opérations soient lancées dans la deuxième partie de 2016", explique la présidente de la fédération.

En effet, les ventes de résidences avec service connaissent un recul de -28,6% par rapport au quatrième trimestre 2014, en raison de l'incertitude de la reconduction de Censi-Bouvard. Un dispositif désormais réservé aux contribuables Français qui réalisent des investissements locatifs meublés entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016 et qui répond aux besoins des étudiants et des personnes âgées.

D'autre part, le dispositif Pinel, qui "répond aux attentes", doit être "pérennisé impérativement, d'autant qu'il permet à des ménages à revenus intermédiaires de louer des appartements à 20% en dessous des prix du marché", note la FPI.

Avant l'instauration de ce dispositif, l'attrait des investisseurs pour la pierre comptait des ventes trimestrielles comprises entre 6000 et 8000 logements. Après son lancement, elles s'établissaient entre 11.000 et 14.000. Il permet notamment de louer le logement acquis à ses ascendants ou descendants et sur une durée d'engagement modulée (6, 9 ou 12 ans).

Une offre commerciale qui ne décolle pas

"L'accession à la propriété n'a pas décollé. Nous sommes sur une baisse de volumes, et aussi en dessous des besoins démographiques", précise Alexandra François-Cuxac. Les chiffres 2015 soulignent une atonie de "l'accession intermédiaire", mais la FPI estime que le nouveau Prêt à taux zéro (PTZ) lancé au 1er janvier 2016, devrait permettre d'y répondre en renforçant la solvabilité de beaucoup de ménages.

En 2015, Ce sont les logements collectifs ont porté la reprise, avec une hausse de 4,4% des mises en chantier (à près de 190.000). Les maisons individuelles restaient, elles, en repli d'environ 4%. Les mises en vente de logements progressent moins vite que les ventes elles-mêmes, alors que les délais de commercialisation se sont raccourcis à 11,7 mois en moyenne.

Selon la FPI, c'est la lenteur du cycle de production des logements neufs qui explique que l'offre commerciale "ne décolle pas". Celle-ci aurait été allongée par les délais administratifs et les recours contre les permis de construire. La FPI en avait comptabilisé 33.000 à l'automne.

>> Lire aussi : 7900 logements doivent être construits grâce au foncier de l'Etat

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