Le marché immobilier amorce une stabilisation progressive
Alors que l'année touche à sa fin, SeLoger observe des signes de reprise discrète mais durable sur le marché immobilier. Malgré une activité encore timide en novembre, plusieurs indicateurs laissent entrevoir un rééquilibrage. Les professionnels anticipent une amélioration plus franche d'ici 2026.

Des prix quasiment figés mais une tendance plus favorable sur six mois
Selon les données publiées par SeLoger, le mois de novembre a confirmé un marché toujours prudent : ni à Paris ni en région, les prix n'ont évolué. Cette inertie, habituelle pour cette période de l'année, contraste toutefois avec les tendances observées sur une période plus longue. Sur les six derniers mois, les valeurs ont progressé de 0,5 % dans la capitale et de 0,9 % dans le reste du territoire, indiquant un léger redressement après deux années de baisse marquée.
Pour Thomas Lefebvre, Vice-Président Data chez SeLoger et Meilleurs Agents, ces signaux illustrent un marché « qui retrouve un certain équilibre » après une période particulièrement volatile. Néanmoins, cette amélioration ne profite pas à toutes les zones géographiques : des villes comme Nantes ou Strasbourg restent orientées à la baisse, rappelant l'hétérogénéité forte du marché français.
Des taux immobiliers encore élevés et un volume de crédits en pause
L'évolution des taux immobiliers s'inscrit elle aussi dans cette dynamique au ralenti. D'après SeLoger, les barèmes se situent toujours entre 3,30 % et 3,35 %, avec même la possibilité d'une légère hausse dans les semaines à venir. Depuis l'été, le nombre de crédits accordés n'a pas augmenté, illustrant une demande encore contrainte par le coût du financement.
Cette combinaison entretient une situation d'attentisme autant du côté des acheteurs que des vendeurs. Pour Thomas Lefebvre, la véritable reprise du marché ne devrait intervenir qu'à partir du printemps, laissant présager une année 2026 plus dynamique que les précédentes.
Un environnement politique instable qui freine les décisions
SeLoger pointe également du doigt un climat politique difficile à appréhender, marqué par des annonces fiscales parfois contradictoires. Discussions autour des plus-values, projet de statut pour les bailleurs privés ou encore évolution possible de l'Impôt sur la Fortune Immobilière : les signaux envoyés sont nombreux et parfois divergents.
Cette incertitude réglementaire contribue à la prudence des ménages, qui renoncent à s'engager rapidement dans une transaction immobilière. Malgré cela, les spécialistes du secteur s'accordent sur une tendance de fond plus solide : « le marché immobilier entre dans une phase de stabilisation. Les prix ne reculent plus, la demande se recompose et les fondamentaux s'améliorent graduellement », conclut Thomas Lefebvre.