Le marché immobilier neuf atteint un niveau critique selon la FPI
Lors d'une conférence de presse tenue le 13 novembre 2025, la Fédération des promoteurs immobiliers a dressé un état des lieux particulièrement inquiétant du logement neuf. Entre effondrement des mises en vente, ventes historiquement basses et investisseurs absents, les professionnels demandent au gouvernement d'intervenir rapidement.

Des indicateurs au plus bas pour la construction neuve
Face à la presse, Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), n'a pas caché son inquiétude. Selon lui, « les chiffres continuent de se dégrader », alimentés par un climat politique national qui conduit les ménages à repousser leurs projets immobiliers. Malgré une légère amélioration des permis de construire par rapport au troisième trimestre 2024, aucun rebond n'est observé sur les mises en chantier, signe d'un marché complètement grippé.
La situation est encore plus préoccupante du côté des mises en vente. Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI, alerte sur un niveau « jamais vu » : moins de 10 000 logements lancés sur le trimestre, une chute continue au fil des mois. La fédération évoque un contexte politique « désastreux » qui accentue la frilosité des promoteurs et fragilise tout l'écosystème immobilier.
Les ventes suivent la même trajectoire descendante. Les investisseurs particuliers, traditionnellement moteurs du secteur, ont quasiment tous quitté le marché depuis la fin du dispositif Pinel. Résultat : le nombre de réservations est désormais 6,5 fois inférieur à celui d'une année jugée normale, selon la FPI. Dans certaines villes comme Pau ou Besançon, la commercialisation est quasiment arrêtée.
Autre signal alarmant : les délais d'écoulement atteignent des niveaux extrêmes. Il faut par exemple près de 73 mois pour vendre un programme neuf à Orléans. « Nous sommes satisfaits quand nous nous situons entre 10 et 12 mois ; au-delà, c'est une catastrophe », insiste la FPI, soulignant un déséquilibre historique entre l'offre et la demande. Malgré des taux d'emprunt relativement accessibles, les prix stagnent et les acheteurs restent en retrait.
Les promoteurs demandent une réaction rapide des pouvoirs publics
« L'heure est grave », martèle Pascal Boulanger. Pour la FPI, l'une des priorités est de rétablir l'équilibre entre investissement locatif et autres placements. Le retrait des investisseurs aggrave la crise et prive les territoires de logements neufs, notamment dans les zones où la demande locative reste forte.
La fédération mise notamment sur l'adoption du futur statut du bailleur privé dans le budget 2026. Selon Didier Bellier-Ganière, cette mesure serait « C'est une urgence absolue » pour relancer l'investissement locatif. Il affirme que les simulations menées par la FPI démontrent qu'un tel dispositif serait financièrement avantageux pour l'État : « Tous nos calculs montrent que ce statut rapporterait plus à Bercy qu'il ne coûterait à mettre en place. Il n'y a pas de perdants. »
Si le gouvernement n'agit pas rapidement, la FPI propose un rééquilibrage fiscal pour éviter que la crise ne s'amplifie. Les promoteurs attendent maintenant les décisions des parlementaires dans les prochains jours, espérant des mesures concrètes pour soutenir un marché immobilier neuf qui se trouve, selon eux, à un point de rupture.