Pourquoi la taxe foncière devrait ralentir en 2026
Après plusieurs années de fortes augmentations, la taxe foncière pourrait connaître un répit en 2026. Le net ralentissement de l'inflation en 2025, combiné à l'approche des élections municipales, limite les marges de manoeuvre des collectivités locales.

Une revalorisation mécanique liée à l'inflation
Le calcul de la taxe foncière repose sur deux paramètres principaux : la valeur locative cadastrale du bien et le taux d'imposition voté par chaque collectivité. Chaque année, ces valeurs locatives sont automatiquement revalorisées en fonction de l'évolution de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH).
Selon les dernières données publiées par l'Insee le 12 décembre 2025, l'IPCH progresse de 0,8 % sur un an en novembre. Cette variation servira de base à la revalorisation des valeurs cadastrales en 2026. En pratique, cela signifie que la taxe foncière augmentera au minimum de 0,8 % sur l'ensemble du territoire, sauf décision locale exceptionnelle de baisse des taux.
Un rythme en net ralentissement par rapport aux années précédentes
Cette hausse minimale marque un net changement de cadence. En 2025, les valeurs locatives avaient été revalorisées de 1,7 %, après une augmentation beaucoup plus marquée de 3,9 % en 2024. Cette décélération s'explique directement par la normalisation progressive de l'inflation observée depuis deux ans.
La tendance confirme la fin du cycle de fortes revalorisations automatiques, consécutives au choc inflationniste post-2022. Pour les propriétaires, l'augmentation de 2026 devrait donc être sensiblement plus contenue que celles récemment subies.
Le facteur politique entre en jeu
Au-delà de l'indexation nationale, les collectivités disposent d'un levier déterminant : le taux d'imposition. Or, 2026 est une année électorale, avec des élections municipales prévues en mars. Dans ce contexte, les élus locaux pourraient se montrer plus prudents.
Comme le souligne Sylvain Grataloup, président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi), relever la taxe foncière demeure une décision politiquement sensible. À l'approche d'un scrutin local, les hausses de taux sont généralement limitées, voire gelées, afin d'éviter un mécontentement des contribuables.
Une pression fiscale toujours élevée pour les propriétaires
Si l'augmentation attendue en 2026 apparaît plus modérée, elle s'inscrit néanmoins dans une trajectoire de long terme nettement haussière. En l'espace de dix ans, la taxe foncière a progressé d'environ 40 % en moyenne en France.
En 2024, le montant moyen acquitté par les propriétaires s'élevait à 1 082 euros, selon les données disponibles. Même avec une hausse limitée l'an prochain, cette charge fiscale continuera donc de peser lourdement sur le budget des ménages propriétaires.
Ce qu'il faut retenir pour 2026
| Élément clé | Donnée 2026 | Source |
|---|---|---|
| Inflation de référence (IPCH) | +0,8 % sur un an | Insee |
| Revalorisation minimale des valeurs cadastrales | +0,8 % | Calcul réglementaire |
| Montant moyen de taxe foncière (dernier chiffre connu) | 1 082 € en 2024 | Données publiques |
| Contexte politique | Élections municipales en mars 2026 | Calendrier électoral |