Vives tensions entre Emmanuel Grégoire et Rachida Dati autour du logement social
À moins de deux ans des municipales, la question du logement social cristallise une nouvelle fois les tensions entre Emmanuel Grégoire et Rachida Dati. Le candidat socialiste reproche à la maire du 7e arrondissement un double discours, tandis que l'intéressée dénonce une attaque personnelle. Une controverse qui s'ajoute à un climat politique déjà très chargé.

Des accusations de contradiction qui enflamment le débat parisien
Le candidat socialiste Emmanuel Grégoire a intensifié ses critiques en accusant Rachida Dati d'adopter une position ambiguë sur le logement social. Selon lui, la responsable LR rejetterait systématiquement les projets de constructions publiques dans la capitale tout en sollicitant, pour un membre de sa famille, un logement relevant du parc social.
La controverse a ressurgi après un article du Canard Enchaîné, publié en octobre, évoquant l'attribution d'un logement HLM à l'une des soeurs de Rachida Dati. L'élue avait fermement démenti ces affirmations, affirmant que le logement avait été obtenu via l'employeur de sa soeur, Veolia. Mais un élément supplémentaire est venu relancer l'affaire : une révélation de Mediapart indiquant que Jeanne d'Hauteserre, maire du 8e arrondissement, aurait reçu une lettre de Rachida Dati lui demandant si elle « pouvait faire quelque chose » pour un proche confronté à une difficulté de logement.
Ces éléments ont alimenté la réaction immédiate d'Emmanuel Grégoire sur le réseau X, où il a estimé que « la droite de Dati n'aime pas le logement social, sauf lorsqu'il s'agit de loger sa propre famille ». La ministre de la Culture, visiblement ébranlée par ces propos, s'est dite « extrêmement choquée », reprochant à son adversaire de l'obliger « à exposer la vie privée » de sa soeur.
Le logement social au coeur d'un affrontement politique structurant
Emmanuel Grégoire a poursuivi ses critiques en rappelant l'opposition persistante du groupe LR au Conseil de Paris face aux nouveaux projets de logements sociaux. Selon lui, cette ligne politique est incompatible avec les besoins réels des Parisiens, alors que plus de 200 000 personnes sont actuellement inscrites en demande d'un logement social dans la capitale, un chiffre particulièrement élevé pour une ville où la tension immobilière reste l'une des plus fortes de France.
Le candidat socialiste pointe également du doigt les engagements programmatiques de Rachida Dati, affirmant qu'elle prévoit « zéro logement social de plus » en cas de victoire. Pour lui, cette orientation priverait de nombreux ménages de solutions pourtant accessibles sur les mêmes critères que ceux qui ont bénéficié aux proches de l'élue du 7e arrondissement.
Une utilisation contestée des fonctions ministérielles dans la campagne
L'ex-premier adjoint d'Anne Hidalgo met aussi en cause la position institutionnelle de Rachida Dati, désormais ministre de la Culture. Il l'accuse d'utiliser son ministère au bénéfice de sa stratégie électorale, une pratique qu'il juge contraire aux principes du droit électoral.
Selon Emmanuel Grégoire, « jamais un ministre n'a fait une campagne pour une élection aussi majeure en restant dans son ministère ». Il estime que cette situation créerait une forme « d'impunité » et laisse entendre que la justice pourrait être saisie si les dérives constatées se confirmaient. Il prévient d'ailleurs qu'il n'hésitera pas à intervenir « quand le moment s'y prêtera ».