Bilan de l'assurance-vie en 2025 : une année de tous les records pour l'épargne

Le paysage de l'épargne française connaît un bouleversement majeur en 2025, marqué par un retour massif des capitaux vers l'assurance-vie. Entre recherche de rendement et sécurisation du patrimoine, ce placement s'impose de nouveau comme le pilier central de la stratégie financière des ménages dans un contexte économique mouvant.
Un dynamisme financier sans précédent depuis deux décennies
L'exercice 2025 s'inscrit d'ores et déjà dans les annales financières avec des flux financiers d'une ampleur rarement observée. En l'espace de dix mois, la différence entre les dépôts et les retraits s'est établie à près de 50 milliards d'euros. Cette performance, qui talonne les sommets historiques du milieu des années 2000, illustre un changement de paradigme chez les investisseurs particuliers.
Le moteur principal de cette croissance réside dans l'attrait pour les unités de compte. Les supports liés aux marchés boursiers, bien que soumis aux fluctuations de la volatilité, ont capté une part prépondérante des investissements, avec une collecte nette dépassant les 35 milliards d'euros avant même la clôture de l'année. Cette tendance souligne une volonté des épargnants de dynamiser leur capital au-delà des fonds en euros traditionnels.
| Indicateur Clé 2025 | Résultat constaté (10 mois) | Tendance vs 2024 |
|---|---|---|
| Collecte nette globale | ~ 50 milliards € | En forte hausse |
| Cotisations brutes (flux entrants) | 160 milliards € | Record décennal |
| Encours total géré | > 2 000 milliards € | Seuil historique franchi |
Le franchissement du cap symbolique des 2 000 milliards d'euros
Pour la première fois, la masse totale des actifs détenus en assurance-vie a franchi la barre mythique des deux billions d'euros. Ce résultat spectaculaire est le fruit d'une double dynamique : d'une part, des versements mensuels qui n'ont cessé de battre des records depuis janvier, et d'autre part, une valorisation mécanique des portefeuilles grâce à la santé des places boursières mondiales.
À la moitié de l'année 2025, les statistiques montraient déjà une accélération fulgurante, avec un volume de collecte doublé par rapport au premier semestre de l'année précédente. Les flux bruts, représentant l'ensemble des sommes versées sur les contrats, ont atteint la somme colossale de 160 milliards d'euros sur les dix premiers mois, confirmant la confiance renouvelée des Français dans ce support de long terme.
Les raisons structurelles d'un arbitrage en faveur de l'assurance-vie
Plusieurs facteurs expliquent ce report massif de l'épargne. Le premier est d'ordre comparatif : alors que les livrets réglementés (comme le Livret A ou le LDDS) voient leur rémunération passer sous le seuil des 2 %, l'assurance-vie redevient compétitive. Elle offre un compromis rare entre la protection du capital via le compartiment en euros et l'accès à des performances supérieures grâce à une gestion diversifiée.
Au-delà de la simple conjoncture des taux, des raisons plus profondes soutiennent le marché. Les crises successives ont ancré une habitude d'épargne de précaution très élevée en France. Par ailleurs, le facteur démographique joue un rôle crucial. Les seniors et les jeunes retraités, dont le poids économique est croissant, privilégient l'assurance-vie pour organiser la transmission de leur patrimoine tout en s'assurant un complément de revenus sécurisé. Cette quête de stabilité, alliée à une fiscalité avantageuse après huit ans, fait de 2025 l'année de la consécration pour ce placement patrimonial.