Crédit immobilier : augmentation des incidents de paiement
Le secteur français du crédit immobilier traverse une phase de réajustement, marquée par une évolution des taux d'intérêt et une baisse significative de l'activité sur le marché. Selon une étude récente de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les défauts de remboursement ont légèrement augmenté. Bien que cette tendance mérite une vigilance accrue, elle ne représente pas un risque majeur pour la stabilité financière du pays.
Une légère hausse des incidents de paiement en 2024
Le marché immobilier français a connu un ralentissement en 2024, accompagné d'une légère augmentation des incidents de paiement. Le taux de défaut a atteint 0,53 %, tandis que les prêts douteux, définis comme ceux impayés depuis plus de trois mois ou en cours de procédure judiciaire, s'élevaient à 1,1 %, des chiffres relativement faibles. Cette évolution reflète la pression exercée sur les ménages, exacerbée par l'inflation et les charges de logement croissantes.
Le montant moyen des prêts a diminué à 183 354 euros, ce qui marque une correction après une décennie de conditions de financement très favorables.
Un léger accroissement des défauts de remboursement
Bien que les défauts de paiement aient augmenté, ils restent dans des limites contenues par rapport au volume global des crédits en cours. En 2024, 0,53 % des crédits immobiliers ont basculé en défaut, contre 0,43 % en 2023. La part des prêts jugés « douteux » a, quant à elle, grimpé à 1,1 % à la fin de l'année. Toutefois, ces niveaux demeurent modérés, et les établissements financiers disposent de réserves suffisantes ainsi que de mécanismes régulateurs pour absorber ces dégradations. Cette tendance témoigne moins d'une crise que d'un rééquilibrage après des années de crédits à des conditions très souples.
Les ménages confrontés à l'inflation et à la hausse des charges
La hausse des incidents de paiement touche toutes les catégories d'emprunteurs : primo-accédants, propriétaires de résidences principales et investisseurs locatifs. Ce phénomène est principalement lié à une baisse du pouvoir d'achat, alimentée par la hausse des prix et l'augmentation des charges de logement, qui impacte même les emprunteurs considérés comme financièrement solides.
Le ralentissement du marché immobilier
Outre l'augmentation des défauts, le marché du crédit immobilier a connu un ralentissement marqué en 2024. Bien que les taux d'intérêt aient amorcé un léger recul, ils restent au-dessus des niveaux enregistrés au début des années 2020. Le volume des prêts accordés a atteint son plus bas niveau depuis 2014. Par ailleurs, le montant moyen des financements a chuté de 7 %, se stabilisant à 183 354 euros.
Ce double phénomène - contraction des prêts et légère hausse des défauts - s'inscrit dans un processus de normalisation, après une décennie de crédits abondants et à faible coût.