Crédit immobilier : les taux reprennent leur hausse, quel plafond attendre ?
Après plusieurs mois de stabilité, les taux des crédits immobiliers affichent de nouveau une légère hausse. Cette tendance est alimentée par l'arrêt des baisses des taux directeurs de la BCE et par les incertitudes concernant la note de la France. La question se pose désormais : jusqu'où les taux vont-ils grimper ?
Les taux des crédits immobiliers en hausse en septembre
En septembre, les taux des crédits immobiliers enregistrent une hausse modérée, entre +0,10 et +0,25 point en fonction des durées. La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs stables, mettant ainsi fin à la dynamique de baisse amorcée en 2023-2024. Parallèlement, le rendement des OAT 10 ans a augmenté, ce qui se répercute sur le coût de financement des banques.
De plus, une possible dégradation de la note souveraine de la France par l'agence Fitch pourrait accentuer cette tendance à la hausse. Cependant, la concurrence entre les banques devrait limiter l'ampleur des hausses des taux immobiliers.
Le cycle des baisses semble clos
Après avoir chuté de plus d'un point en l'espace d'un an, grâce à une série d'assouplissements de la BCE, les taux immobiliers se stabilisaient ces derniers mois. Cependant, cette phase de stabilisation touche à sa fin. En septembre, les barèmes se situent autour de 3,05% sur 15 ans, 3,25% sur 20 ans et 3,45% sur 25 ans. Avec la stabilisation des taux directeurs de la BCE et l'inflation revenue à son objectif, il semble peu probable que de nouvelles baisses interviennent à court terme.
Le rôle déterminant des marchés obligataires
Au-delà des décisions de la BCE, c'est principalement le rendement des obligations d'État françaises (OAT 10 ans) qui influence la direction des prêts immobiliers. Ce rendement, qui était de 3,2% en début d'année, a atteint 3,45% en septembre, avec un pic à 3,6% fin août, en raison des tensions politiques et d'une situation budgétaire dégradée.
Chaque augmentation de ce rendement renchérit le coût du financement pour les banques, qui ajustent en conséquence leurs offres de crédit immobilier.
Fitch et la note souveraine : un facteur clé
Les experts s'accordent à dire qu'une dégradation de la note souveraine de la France par Fitch constituerait un déclencheur pour les taux des crédits immobiliers. Une telle dégradation entraînerait une réduction de l'exposition des investisseurs institutionnels aux obligations françaises, ce qui ferait grimper le rendement des OAT. Les banques répercuteraient ce surcoût sur les taux des crédits immobiliers proposés aux particuliers.
Une hausse encadrée par la concurrence bancaire
Malgré ces pressions, les hausses de taux devraient être limitées. En effet, la concurrence bancaire joue un rôle d'amortisseur, notamment avec certaines banques ayant déjà atteint leurs objectifs de production pour 2025. Cette situation pourrait conduire à un assouplissement des conditions commerciales d'ici la fin de l'année, limitant ainsi la hausse des taux.
Les projections actuelles prévoient une stabilisation des taux entre 3,25% et 3,5% d'ici la fin 2025 pour les crédits de 20 à 25 ans. Un niveau qui reste inférieur aux pics observés en 2023, malgré une légère tendance à la hausse.