Les prix de l'immobilier flambent dans les grandes villes françaises

Lisa Niquet 10 Avril 2019 11:18

Le marché immobilier est toujours très dynamique dans les grandes villes françaises, c'est ce qu'annonce Meilleursagents.com dans son étude mensuelle nationale sur les prix de l'immobilier en 2019. Certaines villes, telles que Marseille et Montpelier, sont à la traîne.

Les prix de l'immobilier flambent dans les grandes villes françaisesMarché immobilier : dynamique malgré un léger recul dans certaines grandes villes françaises.

La bulle immobilière ne cesse d'augmenter dans quelques grandes villes françaises. L'estimateur de bien en ligne, Meilleurs Agents, a publié, début avril, la 112e édition mensuelle d'analyse du marché immobilier résidentiel à Paris, en Île-de-France et dans les plus grandes villes de France.


Paris : le prix moyen au mètre carré, va-t-il dépasser les 10 000 € ?

L'étau semble se resserrer et Paris pourrait afficher les 10 000 euros au mètre carré, tous arrondissements confondus. Alors que Century 21 déclare que le cap est franchi, le baromètre mensuel de Meilleurs Agents ne tire pas les mêmes conclusions.

Il se veut être un outil d'aide à la décision analysant les évolutions du marché. Il s'appuie sur les transactions enregistrées par la base BIEN des Notaires d'Ile-de-France ; les transactions des 11 000 agences immobilières présentes sur la plateforme ; les annonces immobilières de la plateforme retraitées et des données sociodémographiques.

En mars, la capitale franchissait le seuil des 9 500 € au m², selon le comparateur en ligne. En avril, le m² coûte 9 539 € en moyenne. Parmi les logements proposés à la vente, nuls ne sont épargnés par la hausse. Depuis le début de l'année, le prix des petites surfaces a augmenté de 1,1 % et celui des trois-pièces, ou plus, de 1,4 %.

Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents, déclarait, fin mars, aux Echos Patrimoine, que « le spectre des 10 000 € le m² n'est pas très loin, mais la marge pour franchir ce seuil est large, car il faudrait que les prix prennent 6 % d'ici la fin de l'année. ».

L'étude de Meilleurs Agents confirme ces propos : « Frôler, peut-être. Dépasser, sans doute pas ». Pour cause, un marché de plus en plus stable dû au frein des délais trop court de commercialisation dans Paris intra-muros. Pour autant, ils n'ont pas augmenté (42 jours en moyenne). La demande reste forte, mais se tassera probablement à cause de la situation économique et sociale selon eux.

Un nouvel amendement de la loi Pacte interdit d'ailleurs aux banques d'exiger la domiciliation de ses revenus en contrepartie de l'octroi d'un prêt. Les établissements bancaires pourraient majorer leurs taux pour devancer la baisse de rentabilité des prêts immobiliers. De son côté, la FBF, Fédération Bancaire Française, affirme qu'une minorité des banques (30 %) domicilient les revenus de leurs emprunteurs. 

Les niveaux record de la durée moyenne des prêts accordés pourraient freiner le marché. « On constate que les ménages parisiens sont déjà au maximum de leur capacité d'endettement » signalait Thomas Lefebvre.

Les Hauts-de-Seine prennent 0,6 %

En moyenne, la pierre a pris 54,6 % de valeur en dix ans à Paris contre 9,9 % en France.

Miroir de la capitale, la petite couronne voit ses prix au mètre carré augmenter ce mois-ci. Les Hauts-de-Seine prennent 0,6 %, le Val-de-Marne suit (+0,5 %), tout comme les Yvelines (+0,4 %) et la Seine-et-Marne (+0,3 %).

Les seuls départements à ne pas voir leurs biens prendre de la valeur sont la Seine-Saint-Denis, l'Essonne et le Val d'Oise. 

Villes du Sud : « Les vendeurs n'ont plus les cartes en main »

Les dix plus grandes villes françaises ont pris +0,3 % au mois de mars. Pourtant, certaines ne suivent pas. Les acheteurs ont désormais une force de négociation à Marseille, Nice, Montpellier et surtout Bordeaux. Les chiffres annoncent une baisse des prix à court terme.

Les grandes métropoles régionales prennent de la valeur depuis janvier avec des prix toujours plus élevés à Nantes (+3,6 %), Lyon (+2,8 %), Lille et Rennes (+1,3 %). Le comparateur note qu'il est trop tôt pour en dire plus, mais remarque que la tendance offre et demande s'inverse dans certaines villes.

L'ITI, indicateur de tension immobilière, de Meilleurs Agents soulève une diminution conséquente d'acheteurs potentiels. À Marseille, on compte 7 % d'acquéreurs de plus que de vendeurs, 5 % à Nice et 4 % à Bordeaux. Pour se faire une idée, le ratio est de 30 % à Toulouse, 29 % à Lyon et 26 % à Nantes.

« Il y a des villes plus à la peine, comme Montpelier ou Marseille, où le chômage et l'activité économique ne soutiennent pas le marché immobilier et d'autres, comme Bordeaux ou Nice, où le manque de pouvoir d'achat rend le marché plus atone » expliquait Thomas Lefebvre.

À Bordeaux et à Nice, un ménage ne peut s'offrir que 32 m² et les délais de vente s'allongent. À Nice, il faut compter 94 jours en moyenne pour trouver un acheteur.

Le taux de chômage est de 11,7 % à Marseille et de 12,1 % à Montpellier alors que la moyenne nationale est de 8,8 %.

Nantes : course folle de l'immobilier

Il est ardu de trouver un logement à Nantes ses derniers temps. Avec 10,3 % de hausse, cette année, les prix flambent dans la capitale des Ducs de Bretagne, 3 100 € le m². La demande est accrue et les délais de transactions s'amenuisent. 

Trois mille cinq cent nouveaux habitants par an depuis 2011, Nantes devient une grande métropole régionale prisée. Le cadre séduit : des plages à 45 minutes de voiture et un bassin économique en plein essor.

Le taux de chômage est en dessous de la moyenne nationale, 167 000 emplois et plus de 25 000 établissements économiques. La sixième agglomération française, avec une population âgée en moyenne de 33 ans, voit les prix immobiliers exploser de 10,3 %, soit deux fois plus d'augmentation qu'à Paris.

« Nous avons beaucoup de demandes, mais nous manquons de produits » déclarait Christophe Léger du groupe d'agences Imobox implanté à Nantes et ses alentours.

Cette croissance, régulière depuis un an devrait continuer, notamment en raison du dynamisme démographique. La demande reste solide (demande excédentaire de l'ordre de 26 %) malgré un léger recul et des délais qui s'amenuisent.

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