Les taux des prêts immobiliers amorcent une remontée progressive fin 2025
Après plusieurs mois de baisse, les taux de crédit immobilier repartent légèrement à la hausse à l'approche de la fin d'année. Une évolution mesurée, selon les experts, qui ne remet pas en cause la dynamique favorable aux emprunteurs, notamment aux primo-accédants.

Une remontée contrôlée des taux pour la fin d'année
Après un premier semestre marqué par une détente des taux, le marché du crédit immobilier connaît un léger rebond depuis la fin de l'été. D'après les données de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, cette tendance haussière devrait se poursuivre dans les prochains mois, mais sans provoquer de tensions majeures pour les emprunteurs.
Selon Michel Mouillart, professeur d'économie et membre de l'observatoire, le taux moyen des prêts immobiliers pourrait atteindre 3,25 % en décembre 2025, contre environ 3,12 % actuellement. Cette estimation reste en deçà des prévisions initiales des professionnels du secteur, qui anticipaient jusqu'à 3,50 % en fin d'année.
En glissement annuel, le coût moyen du crédit a reculé de plus d'un demi-point, s'établissant à 3,14 % à la fin du troisième trimestre. Ce repli sur un an témoigne d'un environnement financier plus stable, soutenu par un marché qui s'est progressivement ajusté après les fortes tensions de 2023 et 2024.
Un contexte toujours porteur pour les acheteurs
Plusieurs facteurs contribuent à cette relative accalmie sur le marché de l'emprunt immobilier. La stabilité politique observée depuis le début de l'année et la baisse du rendement de l'obligation assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans ont permis d'alléger la pression sur les taux de financement. Les établissements bancaires profitent de cette détente pour maintenir des conditions de crédit globalement favorables.
Parallèlement, la capacité d'achat des ménages s'améliore doucement, portée par la stagnation des prix dans l'immobilier ancien. Sur un an, les acheteurs ont ainsi gagné en moyenne 2,4 m² supplémentaires de surface habitable, selon les estimations du même observatoire. Une bouffée d'air bienvenue pour les foyers qui peinent encore à boucler leur plan de financement.
« L'actuel pouvoir d'achat immobilier des Français est l'un des plus élevés depuis vingt-cinq ans », souligne Michel Mouillart, qui observe un équilibre inédit entre les taux d'intérêt et les prix de l'immobilier. Une situation qui profite particulièrement aux primo-accédants et aux emprunteurs disposant d'un bon dossier.
Les banques misent sur les jeunes primo-accédants
Si les banques demeurent prudentes dans leur politique de crédit, elles affichent une réelle volonté d'accompagner les jeunes ménages accédant à la propriété. Les candidats de moins de 35 ans, souvent considérés comme des clients à fort potentiel sur le long terme, bénéficient encore d'un traitement préférentiel en matière de taux et de conditions d'octroi.
Les établissements financiers cherchent ainsi à fidéliser les primo-accédants tout en sécurisant leurs portefeuilles. En période d'incertitude économique, cette stratégie permet de consolider la relation bancaire sur plusieurs décennies, tout en soutenant l'activité du secteur immobilier.
Dans l'ensemble, la hausse modérée des taux de crédit immobilier prévue pour la fin de l'année ne devrait donc pas freiner la dynamique du marché. Les perspectives restent positives pour les acheteurs comme pour les banques, dans un environnement financier plus apaisé et durablement orienté vers la stabilité.