L'Amafi critique la taxation de l'épargne en France

Jacques-Olivier Busi 17 Octobre 2016 11:30

Dans son baromètre annuel, l'association française des marchés financiers, l'Amafi critique la fiscalité "complexe et illisible" de l'épargne en France, d'autant plus que les intérêts et plus-values sont taxés en moyenne de 58,2%, soit deux fois plus qu'en Allemagne.

L'Amafi critique la taxation de l'épargne en FranceL'association critique les politiques fiscales mises en place par le gouvernement depuis l'élection de François Hollande.

Une fiscalité "complexe et illisible". C'est avec ces adjectifs que l'association française des marchés financiers, l'Amafi, critique le système fiscal sur l'épargne en France. Dans son baromètre annuel, les professionnels de la Bourse estiment que "la fiscalité de l'épargne est très complexe. Elle repose sur une progressivité élevée des prélèvements sur les revenus de l'épargne allant jusqu'à près de 60% et rendant le dispositif français atypique et illisible".

Une politique fiscale remise en cause

Dans ce sens, l'association critique les politiques fiscales mises en place par le gouvernement depuis l'élection de François Hollande. En effet, la France s'est distinguée des autres pays européens en faisait passer les revenus du capital au barème de l'impôt sur le revenu en abandonnant le prélèvement forfaitaire libératoire.

Le système précédant a été sauvegardé par nos voisins, ce qui a creusé un réel écart dans le principe de l'imposition. L'Amafi regrette donc ici une politique qui "a, dans les faits, éloigné le système français de l'ensemble des dispositifs de taxation de l'épargne dans les autres pays".

Pour résumer, un épargnant en France doit payer à la fois l'impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux, mais aussi le cas échéant, l'impôt de solidarité sur la fortune. Ainsi, l'association précise que pour qu'un actionnaire profite d'un revenu net de 100 euros, une entreprise doit dépenser 230 euros (195€ en Allemagne et 185€ au Royaume-Uni). Des déductions de CSG et des abattements fiscaux permettent néanmoins de garder la tête hors de l'eau.

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Des taxes deux fois plus élevées en France qu'en Espagne ou en Allemagne

Pour illustrer cet écart, l'Amafi a comparé les taux marginaux des dividendes, plus-values et intérêts pour 12 pays (11 européens plus les Etats-Unis). Il en ressort que la France taxe jusqu'à 58,2% (prélèvements et impôts compris) les intérêts et les plus-values, ce qui évidemment place l'Hexagone comme le pays le plus taxé.

Crédits: Amafi

Arrivent ensuite le Danemark (42% avec une taxation différente pour les intérêts) et la Suisse (45% même si les plus-values de cession de titres sont exonérées). Ainsi, la France taxe les épargnants plus deux fois plus lourdement que des pays comme l'Espagne (23%), l'Italie (26%), l'Allemagne (26,4%).

L'Amafi estime donc que la fiscalité française de l'épargne reste un "handicap fort" qui "affecte directement la compétitivité de l'entreprise française". En effet, "l'attractivité fiscale par rapport aux autres pays européens est déterminante pour attirer les capitaux qui pourraient quitter le Royaume-Uni suite au Brexit". La France pourrait donc rester loin derrière d'autant plus que nos voisins d'outre-Manche risquent d'aménager des régimes fiscaux avantageux.

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