Le modèle de l'assurance-vie est contraint de s'adapter face à la baisse des taux

Marie Nahmias 10 Mars 2016 14:27

En 2015, les cotisations brutes de ce placement populaire ont augmenté de 5% pour atteindre 124 milliards d'euros. Toutefois, si le marché de l'assurance-vie paraît en pleine forme, les spécialistes sont obliger de revoir leur modèle en raison de taux toujours très bas, analyse le groupe Xerfi dans une récente étude.

Le modèle de l'assurance-vie est contraint de s'adapter face à la baisse des tauxLes cotisations brutes de l'assurance-vie ont progressé de 5% en 2015

Encore aujourd'hui, l'assurance-vie reste le placement fétiche des Français. La raison ? Les faibles taux de rémunération des autres livrets d'épargne. En effet, les contrats d'assurance-vie investis en fonds en euros rapportent environ 2% aux épargnants, contre 0,75% pour le Livret A ou le Livret de développement durable (LDD). Malgré son attractivité incontestable, le marché de l'assurance-vie doit pourtant se réinventer face aux enjeux actuels.

>>Lire aussi : Assurance-vie : les rendements 2015 de toutes les banques

"Les assureurs ont puisé dans leurs réserves"

Les OAT (obligations assimilables du Trésor français), qui sont des emprunts d'Etat et servent à fixer la rémunération, ont baissé à 0,84% en 2015. "Les assureurs ont (donc) puisé dans leurs réserves pour proposer un taux de rendement des fonds en euros à plus de 2%. Dans un contexte persistant de taux bas, ce n'est plus tenable", rapporte l'étude publiée par Xerfi mardi 8 mars.

La réforme réglementaire Solvabilité II, met également les spécialistes du secteur dans l'embarras. Dans le cadre de ce texte, "les opérateurs doivent constituer d'importantes provisions pour continuer de proposer des fonds en euros mieux rémunérés que les taux obligataires. Or ces provisions sont très coûteuses en fonds en propres", constate le cabinet d'études.

Quelles solutions sont envisagées ?

Selon Xerfi, la solution privilégiée par les bancassureurs et les assureurs serait le "redéploiement vers les unités de compte (UC)". Ce moyen permet de faire porter une partie des risques par les épargnants eux-mêmes, la couverture nécessaire en fonds propres est donc moins importante.

Les UC rapportent davantage, leur rendement annuel moyen est de 4,1% en 2015. "Les services commerciaux des bancassureurs et assureurs ont donc logiquement mis l'accent sur ces produits, dont les cotisations ont bondi de 32% en 2015", indique l'étude.

Pour faire face à cette difficulté, les acteurs envisagent également de nouvelles formules d'investissement. C'est le cas par exemple de CNP Assurance, "qui propose, avec l'option Quattro sérénité, de réduire la durée d'immobilisation du capital à quatre ans, tout en affichant une rémunération supérieure aux fonds en euros classiques", analyse Xerfi pour qui la bonne santé du marché de l'assurance-vie devrait néanmoins perdurer. Le cabinet estime que « les cotisations d'assurance-vie devraient dépasser 

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