PLF 2026 : les principales mesures pour les ménages et investisseurs
Après le rejet du projet de loi de finances 2026 à l'Assemblée nationale, le Sénat reprend l'examen du texte initial du gouvernement. Impôt sur le revenu, épargne, retraite, logement et investissement locatif : tour d'horizon des mesures clés qui impactent directement les ménages.

Calendrier parlementaire et procédure en cours
Le vote au Sénat est prévu pour le 15 décembre. La partie « recettes » du PLF 2026 a déjà été adoptée le 4 décembre. En cas d'accord en commission mixte paritaire, le texte sera validé par les deux chambres. À défaut, une nouvelle lecture s'ouvrira, avec une promulgation impérative au 31 décembre pour une entrée en vigueur au 1er janvier. Le gouvernement pourrait déposer d'ici au 19 décembre une loi spéciale pour reconduire le budget 2025 jusqu'au 31 décembre.
Impôt sur le revenu : gel et effets sur les foyers
Le barème de l'impôt sur le revenu devrait rester gelé en 2026, alors qu'il est habituellement indexé sur l'inflation. Cette décision pourrait entraîner une augmentation d'impôt pour certains foyers dont les revenus ont progressé en 2025 et faire basculer certains ménages actuellement non imposables dans la fiscalité. Les sénateurs limitent toutefois l'indexation à environ 1 % sur la première tranche.
Retraites et abattement : un gain pour les pensions modestes
Le Sénat rehausse l'abattement forfaitaire sur les pensions de retraite de 2 000 € à 3 000 € par an, afin d'alléger la fiscalité des retraités modestes et rendre le dispositif plus lisible, selon la commission des finances.
Hauts revenus et contribution prolongée
La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), déjà appliquée cette année, devrait être reconduite en 2026 pour les contribuables les plus aisés.
Services à domicile : maintien du crédit d'impôt
Le crédit d'impôt de 50 % pour les services à domicile, plafonné à 12 000 € par an, devait être abaissé à 45 % mais le Sénat a finalement maintenu le taux à 50 %. Pour un couple moyen avec enfants, cela représente une différence de seulement 100 € par an par rapport au projet initial.
IFI : nouvelle base et seuil d'assujettissement
Le Sénat a transformé l'impôt sur la fortune immobilière en « contribution des hauts patrimoines » avec un seuil d'assujettissement porté à 2,57 millions d'euros contre 1,3 million actuellement. L'immobilier locatif sort de la base taxable, tandis que les liquidités et placements financiers (comptes courants, livrets, fonds monétaires) sont intégrés. Les placements de long terme, tels que l'assurance vie en unités de compte, PEA ou PER, restent exclus.
Épargne retraite : recentrage et nouvelles règles
Les versements sur un PER après 70 ans perdent leur avantage fiscal afin de recentrer le dispositif sur le financement de la retraite. Par ailleurs, le plafond de déduction des versements volontaires pourra être reporté sur cinq ans au lieu de trois.
Indemnités ALD : exonération partielle
Les indemnités journalières pour les personnes en ALD (affection longue durée) bénéficieront d'une exonération partielle à 50 %, par analogie avec les indemnités d'accidents du travail ou maladies professionnelles.
Investissement locatif : nouveau statut de bailleur
Un dispositif fiscal dédié pourrait encourager l'amortissement des biens loués nus, neufs ou anciens :
| Type de bien | Amortissement annuel | Plafond / Conditions |
|---|---|---|
| Neuf / VEFA - résidence principale | 3,5 % sur 80 % du prix d'acquisition | Bonus jusqu'à 2 % pour loyers abordables, plafond 8 000 €/an |
| Ancien rénové énergétiquement | 3 % par an | Majoration 0,5-1 % pour logements sociaux ou très sociaux, plafond 8 000 €/an |