Augmentation du Smic 2026 : 1,4 % et absence de coup de pouce
Le groupe d'experts sur le Smic recommande une hausse automatique de 1,4 % pour janvier 2026, sans intervention supplémentaire du gouvernement. Cette décision suscite réactions et inquiétudes chez les salariés rémunérés au minimum légal.

Réactions des salariés au quotidien
Cette hausse limitée suscite de vives réactions. Noémie, auxiliaire de crèche à Orléans, explique : « Vingt euros de plus, ce n'est pas suffisant. Avec l'augmentation des prix de l'électricité et des courses, ça ne couvre presque rien. » Mehdi, vendeur à Paris, ajoute : « 20 euros, c'est nul ! Il faut espérer qu'il n'y ait pas de dépenses imprévues. »
Mécanisme de calcul du Smic
Chaque 1er janvier, le Smic est automatiquement revalorisé en fonction de l'inflation constatée pour les 20 % des ménages les plus modestes et de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire ouvrier et employé. Le gouvernement peut décider d'un coup de pouce, mais le dernier remonte à juillet 2012.
Part des salariés concernés
Au 1er novembre 2024, 2,2 millions de salariés du secteur privé, soit 12,4 % du total, étaient rémunérés au Smic. Ce chiffre illustre l'importance d'une revalorisation même limitée pour une part significative de la population active.
Tableau : évolution du Smic net et brut 2025-2026
| Année | Smic net (€) | Smic brut (€) | Variation nette (€) |
|---|---|---|---|
| 2025 | 1 426,30 | 1 801,80 | - |
| 2026 | 1 446,00 | 1 828,00 | +19,70 |
Point de vue des syndicats et partenaires sociaux
Pour la CFDT, un coup de pouce aurait été « bienvenu » cette année, tandis que la CGT revendique un Smic à 2 000 euros brut. Les partenaires sociaux donnent un avis consultatif sur le rapport du groupe d'experts, mais c'est le Premier ministre qui fixe le montant définitif au 1er janvier.
Conséquences économiques et propositions d'ajustement
Les experts soulignent que le Smic a progressé plus vite que l'inflation sur cinq ans, mais que de nombreux salariés au-dessus du minimum n'ont pas récupéré leur pouvoir d'achat. Ils recommandent de ramener progressivement le plafond ouvrant droit aux exonérations de cotisations patronales à deux Smic, permettant ainsi d'économiser environ 6 milliards d'euros sur les 75 milliards annuels, pour financer, par exemple, la prime d'activité.
Mobilisation prévue pour les salaires
Face à cette revalorisation jugée insuffisante, la CGT, Solidaires et la FSU appellent à la grève et aux manifestations pour les salaires le 2 décembre prochain. Selon Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, « la préoccupation première de la population, ce sont les salaires » et il milite pour la suppression du groupe d'experts dont la mission est de limiter la hausse du Smic.