Étude Insee : les patrimoines élevés favorisés par héritages et donations
L'Insee met en lumière les inégalités patrimoniales en France. Les ménages à haut niveau de vie héritent et reçoivent plus souvent des donations que le reste de la population, et ce, quel que soit l'âge.

Les héritages concentrés chez les ménages les plus aisés
Dans son dernier portrait social publié le 18 novembre 2025, l'Insee souligne que les ménages les plus fortunés bénéficient beaucoup plus souvent d'héritages. Selon l'institut, 62% des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie déclarent avoir hérité au moins une fois au cours de leur vie, contre 39% pour l'ensemble des ménages.
Les donations creusent davantage les écarts
Les différences sont encore plus prononcées pour les donations, principalement reçues par les familles déjà bien dotées. L'Insee indique : « Les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie se différencient encore plus sur les donations, que sur les héritages : 43% d'entre eux ont reçu au moins une donation, soit 2,4 fois plus que la moyenne des ménages (18%). »
Écarts persistants même à âge comparable
Ces inégalités ne s'expliquent pas seulement par l'âge. Même parmi les personnes de référence âgées de 60 ans ou plus, les disparités restent significatives : 80% des ménages aisés ont hérité, contre 58% pour l'ensemble des ménages.
Tableau comparatif : héritages et donations selon le niveau de vie
| Type | Ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie | Ensemble des ménages |
|---|---|---|
| Héritage reçu au moins une fois | 62% | 39% |
| Donation reçue au moins une fois | 43% | 18% |
| Héritage parmi 60 ans et plus | 80% | 58% |
Les débats sur la taxation des « super-héritages »
La concentration de patrimoine suscite des discussions publiques. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a déclaré : « Le truc qui vous tombe du ciel, à un moment ça suffit. » Elle envisage une réforme de la taxation des « super-héritages » pour limiter la transmission excessive de richesse au sein des mêmes familles.
Contexte historique et chiffres clés
Une note du Conseil d'analyse économique de 2021, intitulée Repenser l'héritage, précise que la part de la fortune héritée représente désormais 60% du patrimoine total, contre 35% au début des années 1970. Cela illustre le rôle crucial des transmissions dans l'accumulation de patrimoine et l'amplification des inégalités.
Implications pour les politiques publiques
Ces données confirment l'importance de réfléchir à des mécanismes de redistribution et de fiscalité adaptés. Elles soulignent également la nécessité d'un dialogue autour de l'équité fiscale et de l'accès au patrimoine pour éviter que la richesse ne se concentre dans un cercle restreint de familles.