Crédit immobilier : des taux stables mais des écarts régionaux marqués
Après deux années de hausse rapide, le marché du crédit immobilier retrouve une forme d'équilibre. Les taux d'intérêt se stabilisent autour de 3,30 %, mais les conditions d'emprunt varient toujours fortement selon les régions, confirmant le caractère local du financement immobilier en France.
Un marché du crédit immobilier en phase d'apaisement
Après les fortes secousses enregistrées en 2023 et 2024 sous l'effet de la remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), le marché du crédit immobilier semble enfin trouver un nouveau point d'équilibre. Les barèmes bancaires se stabilisent, mettant fin à la période de hausses successives observées les années précédentes.
Au mois d'octobre 2025, le taux moyen sur 20 ans se situe entre 3,25 % et 3,45 %, selon les données compilées par plusieurs observatoires bancaires. Ce niveau reste proche de celui observé à la même période de 2024, signe d'une véritable accalmie sur le marché du financement immobilier. Si quelques baisses ponctuelles sont apparues au cours de l'été, elles ne traduisent pas une tendance de fond à la baisse des taux.
Des différences régionales toujours bien présentes
Si le climat général du crédit immobilier s'est apaisé, toutes les régions françaises ne profitent pas des mêmes conditions de financement. Les écarts de taux entre territoires peuvent atteindre jusqu'à 0,15 point, soulignant le caractère profondément local de ce marché.
Dans l'Ouest, notamment en Bretagne et dans les Pays de la Loire, les taux moyens sont parmi les plus élevés du territoire, autour de 3,45 %, avec des planchers limités à environ 3,25 %. À l'inverse, les régions du Sud et du Sud-Ouest – comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Occitanie ou la Nouvelle-Aquitaine – affichent des taux plus attractifs, autour de 3,30 % en moyenne, et jusqu'à 3,10 % pour les profils les plus solides.
Entre ces deux extrêmes, l'Île-de-France, la Corse et les Hauts-de-France se maintiennent dans la moyenne nationale, oscillant entre 3,35 % et 3,40 %, sans évolution notable depuis le début de l'année.
Des écarts liés aux dynamiques locales et aux stratégies bancaires
Ces disparités régionales s'expliquent en grande partie par la stratégie commerciale des établissements bancaires et la vitalité propre à chaque marché immobilier local. Dans les zones où la demande d'achat reste soutenue et les prix élevés, les banques disposent de moins de marges de manoeuvre pour accorder des remises de taux.
À l'inverse, dans les territoires où l'activité immobilière ralentit, les établissements financiers cherchent à stimuler la demande en proposant des conditions plus compétitives, notamment à destination des primo-accédants ou des ménages disposant d'une épargne solide. Ces ajustements régionaux permettent aux banques de renforcer leur attractivité et de fidéliser de nouveaux clients dans un contexte de stabilisation des volumes de crédit.
Une stabilisation encourageante pour les emprunteurs
Malgré les disparités régionales persistantes, la stabilisation actuelle du crédit immobilier apporte un souffle de confiance après deux années de tension. Les emprunteurs peuvent désormais se projeter plus sereinement, d'autant que les conditions d'accès au financement restent correctes pour les dossiers solides.
Selon les professionnels du secteur, cette accalmie pourrait se prolonger dans les prochains mois, à condition que la BCE maintienne une politique monétaire stable. Le crédit immobilier, redevenu plus prévisible, reste toutefois un marché de proximité où le choix de la banque et la négociation locale conservent une importance déterminante.