Statut du bailleur privé : un amendement attendu intégré au budget 2026
Longtemps repoussé, le statut du bailleur privé sera finalement intégré au budget 2026. Annoncé par Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, ce dispositif fiscal vise à relancer l'investissement locatif et à soutenir les propriétaires dans un contexte de crise du logement.
Un dispositif fiscal relançant l'investissement locatif privé
Vendredi 18 octobre 2025, le ministre de la Ville et du Logement, Vincent Jeanbrun, a confirmé à l'AFP que le statut du bailleur privé serait bien ajouté au projet de loi de finances 2026 sous la forme d'un amendement gouvernemental. Cette annonce met fin à plusieurs semaines d'incertitude, le texte initial ne contenant aucune mention du dispositif, pourtant réclamé de longue date par les professionnels du secteur.
« Face à la crise du logement, il y a urgence à agir vite et fort », a déclaré le ministre, cité par Les Échos. Selon lui, ce statut vise à encourager l'investissement locatif en rendant les conditions fiscales plus attractives. Il permettra notamment aux propriétaires de bénéficier d'un amortissement fiscal de 2 % sur les logements neufs, réduisant ainsi leur base imposable sur les revenus locatifs. Les logements anciens pourraient également être inclus dans le dispositif, sous condition de travaux de rénovation énergétique.
Les contours précis du statut restent en discussion avec le ministère de l'Économie et les acteurs du logement, mais l'objectif est clair : redonner confiance aux investisseurs privés, dont le rôle reste essentiel dans la production et la gestion du parc locatif français.
Une mesure saluée par les professionnels du secteur immobilier
L'annonce du retour du statut du bailleur privé a suscité un vif soulagement dans le monde de l'immobilier. Pour Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), « cette décision est une excellente nouvelle pour toute la filière ». Il s'est félicité que le dossier soit enfin « remis en haut de la pile », après plusieurs années de reports successifs.
Du côté de la Fédération française du bâtiment (FFB), la réaction est également positive, même si son président, Olivier Salleron, juge encore « trop limité » le taux d'amortissement proposé. Selon lui, une incitation fiscale plus forte serait nécessaire pour dynamiser la construction neuve et encourager les rénovations dans le parc existant.
L'économiste Pierre Madec, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), estime pour sa part que cette initiative envoie un signal positif au marché. Il rappelle toutefois l'importance d'introduire des contreparties en faveur des locataires, à l'image du plafonnement des loyers associé au dispositif Pinel, afin de garantir un équilibre entre attractivité fiscale et protection sociale.
Un signal fort face à la crise du logement
Alors que la France traverse une période de tension historique sur le logement, le gouvernement mise sur ce nouveau statut pour relancer la production locative privée. Le dispositif s'inscrit dans une volonté plus large de stabiliser le cadre fiscal et de restaurer la confiance des investisseurs, souvent découragés par les incertitudes réglementaires des dernières années.
Pour Vincent Jeanbrun, cette réforme s'inscrit dans une logique de long terme : « Il s'agit de remettre les propriétaires privés au coeur de la politique du logement », a-t-il expliqué, en soulignant que plus de 60 % des logements locatifs en France sont aujourd'hui détenus par des particuliers. Le statut du bailleur privé pourrait donc devenir un levier stratégique pour renforcer l'offre locative et contribuer à la transition énergétique du parc immobilier.
Les discussions parlementaires prévues cette semaine permettront d'en préciser les modalités. Si le texte est adopté, il marquera un tournant majeur pour le marché immobilier français, où l'investissement locatif privé constitue une composante essentielle de la réponse à la crise actuelle.