Les banques considèrent de plus en plus le risque climatique
Face à l'intensification des catastrophes naturelles, les établissements bancaires intègrent désormais le risque climatique dans l'évaluation des dossiers immobiliers. Sécheresses, inondations et recul du littoral poussent les banques à adapter leurs critères, avec des refus de crédit possibles pour les biens situés en zones à risque.

Climat et immobilier : un impact tangible sur la valeur des biens
Incendies, inondations et submersions marines menacent de nombreux biens résidentiels. Selon le GIEC, près de 1,4 million de Français pourraient se retrouver sous la ligne de marée haute d'ici 2050. Les phénomènes comme le retrait-gonflement des sols argileux fragilisent également le bâti, entraînant une baisse potentielle de la valeur des propriétés exposées. Cette réalité pousse les banques à reconsidérer le financement des biens situés dans des zones vulnérables.
Le risque climatique : un enjeu pour les établissements financiers
Pour les banques, le dérèglement climatique se décline en trois types de risques :
- Risque physique : les catastrophes naturelles menacent directement les biens et peuvent empêcher l'emprunteur de rembourser son prêt ;
- Risque de transition : modifications réglementaires liées au climat pouvant impacter la rentabilité ou la solvabilité ;
- Risque de réputation : responsabilité perçue des banques dans la contribution au réchauffement climatique, pouvant générer des litiges.
Banques et assurances : une adaptation progressive
En 2023, les catastrophes naturelles ont généré 6,5 milliards d'euros de sinistres en France, selon France Assureurs. En conséquence, les primes Catastrophe naturelle augmenteront de 12 % à 20 % dès janvier 2025. Du côté des banques, la prudence s'accentue : les projets immobiliers dans les zones à risques, notamment le littoral vulnérable ou les terrains inondables, peuvent désormais se voir refuser un financement. Toutefois, les refus ne sont pas toujours formalisés sur la base du risque climatique mais tiennent compte de l'épargne de précaution de l'emprunteur et de l'historique des sinistres dans la zone.
Comment les emprunteurs peuvent sécuriser leur projet
Les acquéreurs souhaitant investir dans des secteurs exposés aux aléas climatiques peuvent améliorer leur dossier en constituant une épargne de précaution significative. Cela rassure les banques sur la capacité du ménage à faire face à un événement climatique extrême et augmente les chances d'obtenir un crédit. Les banques locales, souvent conscientes des risques spécifiques à leur territoire, évaluent chaque projet avec prudence afin de limiter leur exposition financière.
Vers une intégration systématique du risque climatique
À l'avenir, le risque climatique pourrait devenir un critère standard pour l'octroi de prêts immobiliers. Les propriétaires et investisseurs sont donc incités à évaluer l'exposition de leurs biens, à anticiper les mesures de protection et à prendre en compte les recommandations techniques et urbanistiques pour sécuriser leurs investissements face aux aléas climatiques.