BNP Paribas : bénéfice trimestriel en hausse et intégration réussie d'Axa IM
Le groupe BNP Paribas signe un troisième trimestre solide avec un bénéfice net en hausse de 6,1 %, à 3,04 milliards d'euros. L'intégration d'Axa Investment Managers porte déjà ses fruits, tandis que les métiers de gestion d'actifs et de financement soutiennent la croissance du géant bancaire français.
Une croissance portée par la gestion d'actifs et les activités de marché
BNP Paribas récolte les fruits de son acquisition des activités de gestion d'actifs d'Axa, finalisée en début d'année 2025. Sur la période de juillet à septembre, le groupe a enregistré un bénéfice net de 3,04 milliards d'euros, soit une hausse de 6,1 % sur un an. Cette performance conforte la trajectoire annoncée par la banque, qui vise un résultat net supérieur à 12,2 milliards d'euros en 2025 et une croissance durable à l'horizon 2026.
À la fin du troisième trimestre, BNP Paribas affiche déjà un bénéfice cumulé de 9,25 milliards d'euros depuis le début de l'année. Bien que ce total soit en léger retrait de 1,2 % par rapport à 2024, il traduit une dynamique solide dans un environnement économique incertain. Les activités d'épargne, d'assurance et de gestion d'actifs ont particulièrement tiré la performance, avec des revenus en forte hausse de plus de 25 % sur un an.
L'intégration d'Axa Investment Managers, acquise pour un montant supérieur à 5 milliards d'euros, renforce considérablement la position du groupe sur le marché européen. BNP Paribas devient ainsi le troisième gestionnaire d'actifs européen avec plus de 1 600 milliards d'euros sous gestion. Parallèlement, la banque de financement et d'investissement a bénéficié d'une bonne activité sur les marchés, contribuant à la croissance du produit net bancaire.
Des résultats solides malgré un contexte économique plus tendu
Entre juillet et septembre, le produit net bancaire de BNP Paribas s'est établi à 12,57 milliards d'euros, en hausse de 5,3 % par rapport à l'année précédente. Ce chiffre, bien qu'inférieur aux anticipations des analystes de Bloomberg et Factset, témoigne d'une résistance notable face au ralentissement économique.
Le coût du risque, en revanche, a progressé de 24,1 % sur un an, pour atteindre 905 millions d'euros. Cette hausse traduit la montée des défaillances d'entreprises en France et la prudence accrue du groupe face à la conjoncture. Malgré ces provisions supplémentaires, la rentabilité reste au rendez-vous et soutient les objectifs de moyen terme fixés par la direction.
Les litiges aux États-Unis continuent de peser sur l'image du groupe
BNP Paribas demeure toutefois sous pression judiciaire. La banque fait face à de nouveaux risques juridiques liés à son rôle au Soudan entre la fin des années 1990 et 2009. Le 17 octobre, un jury new-yorkais a estimé que l'établissement avait facilité des transactions ayant indirectement financé le régime d'Omar el-Béchir, le rendant responsable des souffrances de trois plaignants. Ces derniers ont obtenu 20,75 millions de dollars de dommages et intérêts, tandis que leurs avocats réclament désormais près du double, avec intérêts.
BNP Paribas a réagi en rejetant toute extrapolation du verdict et a confirmé son intention de faire appel. L'affaire a toutefois entraîné une chute de plus de 8 % du titre en Bourse, alimentée par la crainte d'autres procédures potentielles impliquant jusqu'à 23 000 victimes présumées. Ce nouvel épisode rappelle les lourdes sanctions déjà payées par la banque en 2014, lorsqu'elle avait accepté une amende record de 8,9 milliards de dollars pour violation d'embargos américains.
Des mesures sociales encadrées et une politique salariale prudente
En parallèle de ses résultats financiers, BNP Paribas a finalisé en octobre ses négociations annuelles obligatoires (NAO). Si aucune hausse générale des salaires n'a été décidée pour 2025, une enveloppe équivalente à 2 % de la masse salariale sera dédiée aux augmentations individuelles dès 2026. Le groupe a également distribué des primes de partage de la valeur allant de 1 000 à 1 300 euros, versées à plus de 87 % des collaborateurs.
Ces mesures traduisent la volonté du groupe de maintenir la cohésion interne tout en préservant sa rentabilité dans un environnement concurrentiel et réglementaire exigeant. Avec des activités diversifiées et une base financière solide, BNP Paribas confirme sa position de leader européen du secteur bancaire, malgré des vents contraires sur le plan économique et judiciaire.
