Cambriolage du Louvre : les bijoux royaux mis à l'abri à la Banque de France
Cinq jours après le spectaculaire cambriolage de la galerie d'Apollon, le Louvre renforce ses mesures de sécurité. Une partie de ses bijoux les plus précieux a été discrètement déplacée vers les coffres ultra-sécurisés de la Banque de France, tandis que l'enquête continue pour retrouver les pièces d'une valeur estimée à 88 millions d'euros.

Un transfert exceptionnel sous haute protection
Le vendredi 24 octobre, le musée du Louvre a procédé au transfert d'une partie de ses collections de bijoux vers la Banque de France, une décision prise à la suite du cambriolage survenu le 19 octobre dans la galerie d'Apollon. Selon RTL, cette opération confidentielle s'est déroulée à l'aube, sous une escorte motorisée de la Préfecture de police de Paris, sur un trajet d'à peine 300 mètres séparant le musée du siège de la banque centrale.
Les pièces transférées comprennent notamment les célèbres bijoux de la Couronne, exposés dans la galerie d'Apollon, ainsi que d'autres joyaux issus des collections historiques du musée. Ces trésors nationaux reposent désormais dans la chambre forte principale de la Banque de France, un coffre monumental enfoui à 26 mètres de profondeur, où sont déjà entreposées près de 90 % des réserves d'or du pays.
Un vol d'envergure estimé à 88 millions d'euros
L'enquête ouverte par le parquet de Paris se concentre sur le commando de quatre individus qui aurait réussi à pénétrer dans le musée à l'aide d'un camion monte-charge. Les voleurs ont réussi à s'emparer de huit pièces d'une valeur totale estimée à 88 millions d'euros, parmi lesquelles figurent des objets emblématiques du patrimoine français.
Parmi les oeuvres disparues figurent le collier de saphirs de la reine Marie-Amélie, le diadème et le grand noeud de corsage de l'impératrice Eugénie. Ces bijoux, véritables symboles de la monarchie française, faisaient partie des trésors les plus admirés par les visiteurs du musée.
Les enquêteurs privilégient la piste d'un réseau international spécialisé dans le trafic d'oeuvres d'art. Les autorités craignent que les bijoux ne soient démontés ou fondus pour faciliter leur revente, bien que cette hypothèse ne soit pas confirmée à ce stade.
Une enquête minutieuse et des craintes pour le patrimoine
La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a exprimé son inquiétude face au risque de destruction de ces pièces historiques. Elle a appelé les auteurs du vol à la raison, espérant qu'ils comprennent la valeur patrimoniale inestimable de ces joyaux : « On peut espérer qu'ils réfléchissent à la portée de leur acte et qu'ils ne détruisent pas ces bijoux sans raison », a-t-elle déclaré le 21 octobre.
De leur côté, les services de police multiplient les analyses d'empreintes, l'exploitation des images de vidéosurveillance et les recoupements internationaux pour tenter de retrouver la trace du butin. Le musée, quant à lui, a renforcé ses protocoles de sécurité et suspendu temporairement certaines expositions sensibles.
Ce cambriolage, d'une audace rare, rappelle à quel point le patrimoine français reste une cible pour les trafiquants d'art. Tandis que les autorités poursuivent leurs investigations, le Louvre s'efforce de préserver ce qui demeure, conscient que chaque bijou perdu représente une part irremplaçable de l'histoire de France.
Sources : RTL