Crédit immobilier 2025 : un marché en perte de vitesse malgré un bon début d'année
Après un début d'année encourageant, le marché du crédit immobilier marque le pas. Les taux repartent à la hausse et les banques, plus prudentes, imposent des conditions d'octroi plus strictes. Résultat : la reprise observée début 2025 s'essouffle peu à peu.

Un rebond fragile du crédit immobilier au premier semestre
Le marché du crédit immobilier avait entamé 2025 sous de bons auspices, porté par une légère détente des taux au premier trimestre. Ce mouvement avait redonné confiance aux acheteurs, notamment les primo-accédants, qui ont été nombreux à concrétiser leurs projets. La baisse progressive du coût de l'emprunt et la stabilisation des prix dans certaines grandes villes avaient contribué à relancer la demande.
Mais cet élan s'est rapidement essoufflé. Dès la fin de l'été, le contexte économique et politique s'est dégradé, pesant sur la confiance des ménages. L'incertitude sur l'emploi, la hausse de l'inflation et la politique monétaire prudente de la Banque de France ont freiné la dynamique du marché. Les chiffres de septembre traduisent cette tendance : plus de la moitié des nouveaux emprunteurs ont souscrit un prêt à un taux supérieur à 3,10 %.
Des conditions d'emprunt de plus en plus strictes
Face à un environnement financier incertain, les établissements prêteurs redoublent de prudence. Le renforcement des critères d'octroi - notamment en matière d'apport personnel et de taux d'endettement - rend l'accès au crédit immobilier plus complexe, surtout pour les ménages modestes et les classes moyennes.
Les banques cherchent avant tout à sécuriser leurs portefeuilles de prêts. Dans ce cadre, elles privilégient les profils disposant d'un apport conséquent, d'une situation professionnelle stable et d'un niveau d'endettement maîtrisé. Les candidats à l'achat les plus fragiles, quant à eux, se voient souvent contraints de revoir leurs ambitions à la baisse ou de différer leur projet.
L'allongement des durées de remboursement comme levier de solvabilité
Pour compenser la hausse des taux et permettre à davantage de ménages d'accéder à la propriété, les établissements bancaires ont allongé la durée moyenne des prêts. En septembre, la durée d'amortissement s'établissait autour de 250 mois (soit plus de 20 ans), selon les dernières données disponibles. Cet allongement vise à réduire le montant des mensualités, afin de maintenir la solvabilité des emprunteurs malgré des conditions financières plus exigeantes.
Cette stratégie comporte toutefois des limites : un prêt plus long signifie aussi un coût total plus élevé, du fait des intérêts cumulés. Elle traduit surtout la volonté des acteurs du marché de préserver un certain niveau d'activité dans un environnement où la demande recule.
Un climat économique et politique pesant sur la reprise
Les facteurs macroéconomiques continuent d'influencer directement le marché du crédit immobilier. Le ralentissement de la croissance, l'incertitude politique et la hausse du déficit public alimentent la méfiance des investisseurs comme des établissements de crédit. En parallèle, la remontée des taux obligataires alourdit le coût du refinancement pour les banques, qui répercutent cette pression sur les taux proposés aux particuliers.
Malgré une légère embellie observée à la rentrée, les professionnels du secteur s'accordent à dire que la reprise reste fragile. Tant que les conditions de financement ne se détendront pas durablement et que la confiance des ménages ne sera pas restaurée, le marché du crédit immobilier restera sous tension.