Pouvoir d'achat immobilier 2025 : baisse des taux, limites persistantes
Malgré la baisse récente des taux immobiliers, le pouvoir d'achat des Français reste limité. La hausse des prix et le niveau d'apport exigé freinent l'accession à la propriété, surtout pour les primo-accédants.
Des taux plus favorables, mais un pouvoir d'achat toujours contraint
Selon les analyses de Crédit Logement, la diminution des taux sur 2025 permet aux ménages d'acheter légèrement plus grand qu'il y a un an, avec un gain moyen de 2,4 m² supplémentaires. Cette évolution profite essentiellement aux emprunteurs de moins de 35 ans, encore soutenus par les banques. Cependant, cette amélioration récente reste relative face au contexte des dernières années marquées par des taux élevés, en particulier depuis 2022.
En 2025, les taux se stabilisent autour de 3 %, loin des niveaux ultra-compétitifs de 2019 et 2021, où les crédits se négociaient sous la barre des 1 %. Avec un couple disposant de 4 000 € nets mensuels, la capacité d'emprunt sur 25 ans atteint désormais 243 000 € à 3,39 %, contre 305 000 € en 2019 et 301 000 € en 2021. Malgré le retour à des conditions plus favorables, l'accès à la propriété reste limité par rapport aux précédentes périodes de taux bas.
Les prix immobiliers, frein majeur pour l'acquisition
Le marché immobilier subit une pression continue due à la hausse des prix. Depuis 2000, les logements anciens ont vu leur valeur multipliée par 2,6 (Insee). La durée d'endettement pour un bien similaire a également augmenté de 15 à 25 ans (Institut Montaigne), limitant fortement la superficie accessible pour les mêmes revenus.
À Lyon, par exemple, un couple avec 4 000 € nets mensuels pouvait acquérir 76 m² en 2014 à un taux de 2,95 %. Aujourd'hui, malgré un taux légèrement supérieur à 3 %, le même couple ne peut espérer acheter que 49 m² (source Le Figaro Immobilier). Cette dynamique est observable dans toutes les grandes métropoles, où les prix élevés continuent de restreindre le pouvoir d'achat réel.
Des inégalités persistantes sur le marché
L'apparente amélioration masque des disparités importantes. Les primo-accédants restent les plus pénalisés, confrontés à un apport personnel toujours plus exigeant. Entre 2019 et 2025, le niveau d'apport a progressé de plus de 40 % (Crédit Logement/CSA), entraînant une diminution de 36,2 % du nombre de primo-accédants sur la même période (Observatoire du Financement du Logement/CSA).
Ainsi, malgré des taux d'intérêt plus favorables qu'en 2023, la hausse des prix et l'exigence d'un apport élevé limitent l'effet réel sur le pouvoir d'achat. Seuls les ménages disposant d'une épargne suffisante ou bénéficiant d'un accompagnement professionnel peuvent envisager sereinement un achat immobilier, tandis que les profils modestes restent en grande difficulté.
Perspectives pour les acheteurs en 2025
Le marché s'ouvre à nouveau, mais pas uniformément. Les ménages les mieux préparés, notamment les jeunes couples avec un apport solide, peuvent profiter de la baisse des taux pour optimiser leur capacité d'emprunt et acquérir un bien mieux situé ou plus spacieux. Pour les autres, l'accès à la propriété reste contraint, et la nécessité de se projeter loin ou sur des logements plus petits demeure une réalité quotidienne.
