Taxe foncière 2025 : quelles communes augmentent leurs taux ?
Alors que la taxe foncière continue de grimper en 2025, un nouveau rapport dévoile le profil type des communes qui choisissent d'augmenter leurs taux. Taille, niveau d'endettement ou stratégie politique : plusieurs facteurs influencent ces décisions locales.
Une hausse contenue, mais toujours présente avant les municipales
En 2025, la taxe foncière progresse encore, mais à un rythme plus limité que les années précédentes. Selon le dernier rapport de l'Observatoire national des taxes foncières, la hausse moyenne s'établit à +1,7 % dans les 200 plus grandes villes françaises. Une évolution modérée, alors que l'échéance des élections municipales de 2026 pousse de nombreux maires à limiter la pression fiscale pour ménager leurs électeurs.
Depuis plusieurs années, la taxe foncière reste un sujet sensible pour les collectivités locales, partagées entre la nécessité de financer leurs services publics et la volonté de contenir les impôts locaux dans un contexte économique incertain.
La couleur politique ne détermine pas le niveau de la taxe foncière
Contrairement à certaines idées reçues, le niveau ou la progression de la taxe foncière n'est pas directement lié à la couleur politique des équipes municipales. D'après l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), qui pilote l'Observatoire national des taxes foncières, aucune corrélation significative n'a été observée entre appartenance partisane et hausse des taux.
Sur un échantillon de 2 477 communes étudiées, 877 ont augmenté leur taux entre 2021 et 2024. Parmi elles, on compte 343 majorités de droite, 288 de gauche, 127 centristes et 118 divers. Ce constat tend à confirmer que les choix budgétaires locaux dépendent avant tout de la situation financière et démographique de chaque commune, plutôt que d'un positionnement politique.
L'endettement, principal moteur de la hausse des taux
Le facteur le plus déterminant dans l'évolution de la taxe foncière reste le niveau d'endettement communal. « Plus une commune est endettée, plus son taux de taxe foncière augmente », souligne Sylvain Grataloup, président de l'UNPI. Les données montrent que les villes dont le délai de désendettement dépasse dix ans ont connu une hausse moyenne des taux de près de 5 points supérieure à celle des communes faiblement endettées.
Cette relation s'explique simplement : plus les dettes locales sont importantes, plus les collectivités doivent mobiliser leurs recettes fiscales pour équilibrer leurs budgets, au détriment des contribuables locaux.
La taille de la commune influence aussi la fiscalité
Autre critère majeur : la taille de la population. Les communes les plus peuplées présentent des taux moyens plus élevés. Selon les données de l'UNPI, les localités de moins de 200 habitants affichent un taux moyen de 39,4 %, contre 46,04 % pour celles comptant entre 10 000 et 20 000 habitants.
Cette différence s'explique par les besoins en infrastructures et en services publics plus importants dans les grandes villes. Toutefois, l'augmentation du nombre d'habitants ne se traduit pas nécessairement par une base fiscale élargie, car une partie significative de la population urbaine est constituée de locataires, non assujettis directement à la taxe foncière.
Un calendrier électoral qui influence les décisions fiscales
Si les orientations politiques n'ont qu'un effet limité sur la taxe foncière, le calendrier électoral, lui, semble peser davantage. L'UNPI rappelle qu'en 2019, année précédant les municipales de 2020, la taxe foncière avait connu une baisse exceptionnelle de 0,7 % par rapport à 2018 - un phénomène rare, probablement lié à la prudence des élus à l'approche du scrutin.
En 2025, à quelques mois du prochain rendez-vous municipal, la tendance est similaire : la hausse se poursuit, mais reste contenue. Les maires semblent privilégier une approche mesurée, consciente que les hausses trop marquées de taxe foncière restent impopulaires auprès des propriétaires.