Pression immobilière dans les communes touristiques : un défi grandissant

Arsalain EL KESSIR 20 Novembre 2025 11:23

Dans de nombreuses communes touristiques, l'essor des résidences secondaires et des locations saisonnières bouleverse l'accès au logement pour les habitants permanents. Entre envolée des prix, exode des actifs et nouveaux outils législatifs, les municipalités tentent d'endiguer le phénomène. À l'approche des élections municipales, le sujet devient un enjeu politique majeur.

Pression immobilière dans les communes touristiques : un défi grandissant

Une tension immobilière qui s'accentue dans les communes touristiques

Dans les zones très prisées, la montée en puissance des résidences secondaires et le succès des locations de courte durée créent un déséquilibre profond sur le marché du logement. Les prix d'achat continuent de grimper, les biens disponibles se raréfient, et nombre de centres-villes se retrouvent partiellement désertés hors saison. Cette situation, qui impacte directement les habitants à l'année, s'invite désormais au coeur du débat municipal.

À Lauris, dans le Vaucluse, des élus alertent sur une « asphyxie » du marché local, provoquée par la transformation progressive des logements vacants en hébergements touristiques. Cette dynamique réduit fortement le parc disponible pour les ménages permanents et modifie l'équilibre social du village.

Des habitants contraints de s'éloigner et un tissu local fragilisé

Dans plusieurs communes du littoral et de montagne, l'accès au logement devient si compliqué que les jeunes et les actifs n'ont d'autre choix que de s'installer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de travail. À Lège-Cap-Ferret, par exemple, un habitant du Collectif national d'habitants permanents (CNHP) observe la fermeture progressive de services essentiels, remplacés par des agences immobilières destinées aux résidences de vacances.

Cette évolution démographique s'accompagne d'un double phénomène : une diminution du nombre d'enfants scolarisés et une dépendance croissante à une économie très saisonnière.

Un marché dominé par la spéculation et un cadre législatif qui évolue

Selon le CNHP, la spéculation immobilière sur les résidences secondaires et les logements touristiques meublés participe largement à la hausse des prix. Pour tenter de freiner cette dynamique, certaines municipalités utilisent désormais la loi Echaniz-Le Meur, adoptée en novembre 2024. Ce texte permet notamment d'interdire, dans certaines zones, la construction de nouvelles résidences secondaires et d'encadrer plus strictement la location saisonnière.

Une dizaine de communes auraient déjà adopté ces nouveaux leviers, parmi lesquelles Bayonne, Biarritz, Chamonix, Cancale, Bonifacio ou encore Saint-Malo. Cette dernière estime dans son plan local d'urbanisme que son attractivité touristique, bien que porteuse d'activité économique, limite sa capacité à accueillir des résidents permanents. En 2022, 27 % de son parc immobilier était constitué de résidences secondaires (source : Insee).

Des mesures locales pour réguler les locations touristiques

Avant même la nouvelle loi, certaines municipalités avaient mis en place des dispositifs de régulation, comme des quotas sur les locations meublées touristiques ou des restrictions géographiques. Paris, souvent citée comme l'une des villes les plus actives dans ce domaine, affirme avoir endigué une grande partie des locations illégales grâce à un suivi renforcé.

Dans les zones considérées comme tendues, les communes peuvent également majorer la taxe d'habitation sur les résidences secondaires entre 5 % et 60 % et appliquer une taxe sur les logements vacants. Une stratégie qui, bien qu'efficace selon certains élus, suscite un mécontentement croissant parmi les propriétaires.

Une contre-offensive des propriétaires et des professionnels du tourisme

La hausse de la taxation et l'encadrement renforcé des locations touristiques provoquent une mobilisation de plus en plus structurée des propriétaires de résidences secondaires. Dans certaines communes, ils envisagent même de se présenter aux élections municipales ou de s'inscrire massivement sur les listes électorales pour peser sur les décisions locales.

Les professionnels de la location meublée dénoncent quant à eux des politiques trop restrictives, qu'ils jugent parfois motivées par des considérations électoralistes. Ils mettent en avant les retombées économiques liées au tourisme et appellent à une approche plus équilibrée.

Vers un nécessaire équilibre entre attractivité touristique et vie locale

Pour les associations d'habitants comme pour les élus locaux, la priorité reste de permettre aux communes touristiques de rester vivantes toute l'année. Il ne s'agit pas d'opposer attractivité touristique et logement, mais de parvenir à une cohabitation durable. L'intérêt croissant d'acteurs comme Airbnb pour les échanges avec les élus, notamment via leur présence au Salon des maires, montre que le dialogue reste ouvert.

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