Chute du gouvernement Bayrou : quel avenir pour l'immobilier et les taux de crédit ?
Le 8 septembre 2025, François Bayrou est devenu le premier chef de gouvernement de la Ve République à perdre un vote de confiance. En effet, le Premier ministre a recueilli 194 voix pour et 384 voix contre à l'Assemblée nationale. Il présentera aujourd'hui sa démission à Emmanuel Macron, le président de la République. Cette chute du gouvernement soulève de nombreuses interrogations, notamment sur les conséquences pour l'immobilier en France. Le secteur immobilier, qui joue un rôle clé dans l'économie du pays, sera-t-il affecté par cette nouvelle instabilité politique ? Quelles seront les répercussions pour ceux qui envisagent de contracter un crédit immobilier ou de renégocier leur prêt, avec la possibilité d'une hausse des taux d'intérêt ?

Le 8 septembre 2025, François Bayrou est devenu le premier chef de gouvernement de la Ve République à perdre un vote de confiance. En effet, le Premier ministre a recueilli 194 voix pour et 384 voix contre à l'Assemblée nationale. Il présentera aujourd'hui sa démission à Emmanuel Macron, le président de la République. Cette chute du gouvernement soulève de nombreuses interrogations, notamment sur les conséquences pour l'immobilier en France. Le secteur immobilier, qui joue un rôle clé dans l'économie du pays, sera-t-il affecté par cette nouvelle instabilité politique ? Quelles seront les répercussions pour ceux qui envisagent de contracter un crédit immobilier ou de renégocier leur prêt, avec la possibilité d'une hausse des taux d'intérêt ?
Impact sur les taux des OAT à 10 ans : un signal inquiétant
Les taux des obligations assimilables du trésor à 10 ans (OAT), qui servent de référence pour les banques pour fixer les taux des crédits immobiliers, ont déjà observé une hausse significative. Fin août 2025, ils ont atteint 3,54 %, contre 3,20 % au début de l'année. Cette montée des taux est perçue comme un signe inquiétant pour les emprunteurs, car elle pourrait forcer les banques à relever leurs taux d'intérêt, rendant l'accès au crédit immobilier plus coûteux.
Si la note de la France est dégradée le 12 septembre 2025 par l'agence Fitch, les taux des OAT pourraient grimper encore plus, atteignant jusqu'à 3,83 %. Une telle dégradation entraînerait une hausse du coût des crédits immobiliers et une nouvelle baisse du pouvoir d'achat immobilier, ce qui pourrait ralentir les projets d'achat immobilier dans tout le pays.
Facteurs supplémentaires d'incertitude économique et géopolitique
La situation politique n'est pas le seul facteur à surveiller. Des éléments géopolitiques, tels que l'échec des négociations entre la Russie et l'Ukraine, l'aggravation du conflit israélo-palestinien et l'augmentation des catastrophes naturelles dans certaines régions de France, exacerbent encore l'incertitude. Ces tensions peuvent dissuader les particuliers et les investisseurs de se lancer dans de nouveaux projets immobiliers, avec des risques de volatilité accrue sur les marchés.
Les banques face à un contexte instable : que faut-il attendre ?
Face à ces tensions, les banques françaises ont pris des décisions prudentes. Certaines ont relevé leurs taux, tandis que d'autres ont choisi de les maintenir inchangés, bien que la majorité des institutions financières aient ajusté leurs barèmes à la hausse, en raison de la montée des OAT. Toutefois, les conditions restent relativement favorables pour les emprunteurs solides, en particulier pour les primo-accédants ou ceux qui peuvent présenter des garanties solides, telles qu'un revenu stable ou un apport conséquent.
Certaines banques régionales ont d'ores et déjà lancé des offres à des taux compétitifs pour attirer les jeunes emprunteurs, comme un taux de 2,99 % pour les moins de 36 ans. De même, les taux bonifiés restent accessibles pour les primo-accédants ou ceux qui achètent des biens à haute performance énergétique. Cependant, les banques restent sélectives et les conditions d'obtention de financement se durcissent pour les profils plus risqués.
Taux d'intérêt : retour à la hausse ou maintien de la stabilité ?
Le taux moyen des crédits immobiliers est resté relativement stable au mois d'août 2025, à 3,08 %, soit une légère hausse par rapport aux mois précédents. Cependant, les spécialistes ne s'attendent pas à une baisse supplémentaire des taux. Bien que les conditions semblent relativement stables pour le moment, les taux pourraient augmenter progressivement si la situation géopolitique ou économique venait à se détériorer. Les experts estiment que les taux devraient se stabiliser entre 3,20 % et 3,50 % d'ici la fin de l'année, bien qu'un retour à des niveaux aussi élevés que ceux de 2023 (autour de 4 %) semble peu probable pour l'instant.
Quel impact sur le marché immobilier ?
Le marché immobilier a montré une certaine résilience après la démission du gouvernement Bayrou, bien que la situation reste fragile. En 2025, les transactions immobilières ont progressé au premier semestre, soutenues par un retour des acquéreurs et une stabilité des prix dans les grandes villes. La production de crédits immobiliers a atteint 65 milliards d'euros, avec un volume annuel prévu d'environ 130 milliards d'euros.
Cependant, l'incertitude politique et économique pourrait nuire à cette reprise. Les promoteurs et investisseurs devront probablement ajuster leurs stratégies face à la montée des taux et à l'instabilité croissante. L'impact de la chute du gouvernement Bayrou et des tensions géopolitiques pourrait inciter les acteurs du marché à adopter une attitude plus prudente.
Le projet de loi de finances 2026 et l'investissement locatif
Le gouvernement Bayrou avait prévu de mettre en place des mesures pour encourager l'investissement locatif, mais avec la chute du gouvernement, ces propositions sont désormais en suspens. Parmi les mesures envisagées figurait la création d'un statut fiscal pour le bailleur privé, qui permettrait de déduire de ses loyers un pourcentage de la valeur du bien immobilier. Le futur de ces mesures est désormais incertain, et leur absence pourrait freiner davantage l'investissement locatif en France, déjà perturbé par des restrictions telles que l'encadrement des loyers et l'interdiction de louer des passoires thermiques.