Crédit immobilier : pourquoi la dette française pourrait faire grimper les taux
En août, le taux moyen des crédits immobiliers s'est établi à 3,08 %, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Après avoir culminé à 4,2 % en décembre 2023, il s'est progressivement replié, porté par les baisses successives des taux directeurs de la Banque centrale européenne. Depuis mars 2025, il reste globalement stable.
Pourquoi un risque de remontée ?
La situation budgétaire de la France inquiète les investisseurs. Début août, l'État empruntait à 3,2 % sur dix ans. Mais l'annonce d'un vote de confiance fin août a tendu les marchés : le taux exigé par les prêteurs a dépassé les 3,5 % début septembre. Or, le coût de la dette française influence directement celui des crédits immobiliers accordés aux particuliers.
Le lien entre dette publique et crédit immobilier
Les banques, pour financer les prêts immobiliers, s'endettent elles-mêmes sur les marchés. Or, les investisseurs comparent le risque :
- Prêter à l'État français rapporte désormais autour de 3,5 %, avec une sécurité élevée.
- Prêter à une banque implique un risque supérieur, donc un taux encore plus élevé.
Comme l'explique Éric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG : « Si une banque peut obtenir 3,5 % en prêtant à l'État, elle préférera cette option, sauf si elle obtient le même rendement en prêtant aux ménages. » Résultat : les établissements financiers répercutent cette hausse de leur propre coût de financement sur les emprunteurs immobiliers.