Crédits immobiliers : les Français s'endettent sur des durées inédites
Depuis une dizaine d'années, la durée des emprunts immobiliers ne cesse de s'allonger. Là où les prêts se limitaient généralement à 20 ans, il est désormais courant de signer pour 25 ans. Cette tendance, confirmée par l'observatoire Crédit Logement-CSA, reflète l'adaptation des ménages face à la hausse continue des prix de l'immobilier.
Des taux relativement proches selon la durée
En août, le taux moyen pour un crédit immobilier sur 25 ans s'établissait à 3,16 %. Les emprunteurs qui choisissent une durée plus courte bénéficient de conditions légèrement meilleures : 3,01 % sur 15 ans et 3,08 % sur 20 ans. Toutefois, l'écart reste limité, ce qui incite de nombreux ménages à privilégier des durées longues pour alléger leurs mensualités.
Un allongement qui permet de financer des projets plus ambitieux
Face à des prix élevés et à des budgets contraints, rallonger la durée du prêt reste souvent la seule solution pour concrétiser un projet immobilier. L'observatoire souligne que la durée moyenne des crédits atteint désormais des niveaux records. Cette stratégie permet aux banques de compenser le renchérissement des opérations immobilières et de maintenir des remboursements relativement stables. Ainsi, pour un prêt de 100 000 euros, l'annuité moyenne reste quasiment inchangée depuis le printemps.
La durée moyenne frôle désormais les 22 ans
En août 2025, la durée moyenne des crédits destinés à l'acquisition d'une résidence principale atteignait 263 mois pour les logements neufs et 262 mois pour les logements anciens, soit environ 22 ans dans les deux cas.
La majorité des prêts au-delà de 20 ans
La tendance est nette : plus des deux tiers des crédits immobiliers sont désormais contractés sur une durée supérieure à 20 ans. En 2019, seuls 46 % des prêts dépassaient 20 ans. En 2024, cette proportion avait bondi à près de 63 %. Au premier trimestre 2025, environ 66 à 68 % des crédits s'étalaient sur plus de 20 ans. En août 2025, la part de ces prêts se maintenait à 67,6 %.
Dans le même temps, les prêts de courte durée reculent fortement : moins de 5 % sont désormais accordés sur 10 ans ou moins, et à peine 9 % sur 15 ans.