Aléas climatiques : 86 % des Français déjà touchés par des sinistres au logement
Les aléas climatiques ne sont plus une menace lointaine : ils impactent directement les logements des Français. D'après le dernier baromètre QUALITEL, 86 % des ménages ont déjà vu leur habitat touché par un phénomène météorologique extrême. Un constat alarmant qui interroge la capacité du parc immobilier à résister face à l'intensification du réchauffement climatique.
Des Français massivement confrontés aux aléas climatiques
Selon la 9ᵉ édition du baromètre QUALITEL, réalisée avec IPSOS, près de neuf Français sur dix ont déjà subi au moins un aléa climatique dans leur logement. Les épisodes de canicule arrivent largement en tête (74 %), suivis par la grêle et la sécheresse (56 %), les tempêtes (55 %) et les vagues de froid (48 %). Plus d'un tiers (33 %) ont également été victimes d'inondations, tandis que 12 % évoquent le retrait-gonflement des sols argileux, un risque pourtant majeur qui fragilise plus de 10 millions de maisons en France.
La quasi-totalité des répondants (94 %) estime que la France est aujourd'hui exposée à au moins un type de risque climatique, et 75 % jugent ces phénomènes plus fréquents qu'il y a dix ans.
Des logements jugés insuffisamment protégés face aux risques
Près d'un Français sur deux considère que son logement n'est pas suffisamment armé pour résister aux effets du réchauffement climatique. Les habitants d'appartement sont les plus inquiets : 60 % jugent leur habitat vulnérable à la chaleur, contre 42 % pour les occupants de maisons individuelles.
En maison, c'est la grêle qui suscite le plus de préoccupations, 49 % des sondés estimant leur toiture mal protégée contre ce type d'événement.
Les fortes chaleurs accentuent le sentiment d'inconfort : 66 % des Français disent avoir déjà souffert de la chaleur dans leur logement, un chiffre qui grimpe à 71 % pour les habitants d'immeubles, notamment dans les grandes métropoles et en région parisienne.
Des dégâts matériels coûteux et un sentiment d'insécurité croissant
Au-delà de l'inconfort, les aléas climatiques provoquent des dommages matériels importants. Un quart des répondants (28 %) déclare avoir subi des dégradations au cours des dix dernières années.
Les sinistres les plus fréquents concernent :
- la toiture et la charpente (44 %),
- la façade (26 %),
- le sous-sol, garage ou vide sanitaire (20 %),
- et l'intérieur du logement (19 %).
Pour 20 % des ménages touchés, le coût des réparations dépasse les 10 000 euros. Si 67 % des sinistrés ont été indemnisés par leur assurance, seuls 28 % l'ont été totalement. Près d'un sinistré sur deux craint désormais de ne plus pouvoir assurer son logement à un tarif raisonnable.
Le changement climatique pousse certains à envisager le déménagement
L'angoisse climatique s'installe durablement : 74 % des personnes interrogées estiment qu'elles seront à nouveau confrontées à un aléa climatique dans les années à venir, et 42 % en éprouvent une réelle inquiétude.
Les jeunes générations sont les plus concernées : 28 % des moins de 25 ans pensent qu'ils devront probablement quitter leur logement d'ici vingt ans à cause des effets du changement climatique.
Des travaux de prévention jugés coûteux et trop rares
Malgré une conscience accrue du risque, peu de Français entreprennent des démarches concrètes pour adapter leur logement. Seuls 20 % envisagent des travaux de renforcement, et 13 % les ont effectivement réalisés.
Les freins principaux sont d'ordre financier : 64 % estiment ces travaux trop onéreux, un constat confirmé par 82 % de ceux qui sont passés à l'action.
Pourtant, ces investissements pourraient limiter considérablement les dégâts futurs, notamment lors d'épisodes de canicule ou d'inondation.
Un manque d'information criant sur les risques locaux
Malgré la montée en puissance du risque climatique, l'information reste lacunaire. Lors de l'achat ou de la location de leur logement, seuls 30 % des propriétaires ont pris en compte l'exposition aux aléas climatiques.
De plus, 65 % disent ne pas avoir reçu d'informations sur les risques spécifiques à leur zone, tandis que 38 % estiment les dispositifs d'information insuffisants et 9 % les jugent inexistants.
Fait marquant : 71 % des Français ignorent l'existence des cartes d'aléas climatiques disponibles pour leur région ou leur commune.
Sources : Baromètre QUALITEL 2025, réalisé en partenariat avec IPSOS.
