L'épargne solidaire séduit de plus en plus les Français, surtout les jeunes
À l'occasion de la Semaine de la finance solidaire 2025, France Active et FAIR dévoilent une étude révélatrice : les Français accordent davantage d'importance à la rentabilité de leur épargne solidaire sur le moyen terme. Les plus jeunes générations, en particulier, associent désormais investissement responsable et performance.

Une vision de l'épargne solidaire qui se transforme
Ce glissement vers une approche à moyen terme est particulièrement marqué chez les jeunes générations. Un Français sur deux âgé de 18 à 24 ans considère désormais que la rentabilité d'un investissement solidaire s'inscrit dans cette durée. En parallèle, 28 % des répondants privilégient encore une perspective à court terme (moins de trois ans) et 11 % à long terme (plus de huit ans), un chiffre en hausse par rapport à 2024.
Autre enseignement : la recherche de sens ne suffit plus à elle seule à motiver l'épargne. Alors qu'un quart des Français jugeaient en 2024 que la rentabilité importait peu tant que l'investissement était solidaire, ils ne sont plus que 18 % à le penser aujourd'hui. Ce résultat traduit une évolution culturelle : l'épargne responsable doit aussi être performante.
Une inquiétude économique qui stimule l'épargne
Selon l'étude, la crainte de l'avenir reste la première motivation à épargner davantage en 2026. Cette inquiétude est largement alimentée par la réforme des retraites et les incertitudes économiques qu'elle engendre. Près de 29 % des Français citent cette réforme comme la principale raison de leur volonté d'épargner plus, soit une hausse de 15 points par rapport à 2024.
Malgré cette prudence, une part croissante des épargnants choisit de donner un sens social ou environnemental à son argent. En 2025, 24 % des Français affirment que leur épargne finance des projets à impact positif, une progression de 4 points en un an. Ce taux grimpe à 37 % chez la génération Z et à 31 % chez les Millennials, confirmant l'engagement accru des jeunes envers la finance solidaire.
« Épargner, c'est voter » : une conviction en progression
Pour 37 % des sondés, leurs décisions d'épargne influencent directement l'avenir collectif. Beaucoup reprennent à leur compte l'idée que « épargner, c'est voter, à condition qu'il soit placé dans des produits solidaires ou responsables ». Cette conviction illustre la montée d'une conscience citoyenne dans la gestion patrimoniale, même si une large majorité (65 %) déclare encore manquer d'informations sur les produits disponibles, leur rentabilité et les projets financés.
Une finance solidaire en forte croissance
Les chiffres confirment cette dynamique. En 2024, les encours de la finance solidaire ont progressé de 7 %, atteignant 29,4 milliards d'euros selon FAIR. Cette évolution a permis de redistribuer 14,9 millions d'euros à des associations, une hausse spectaculaire de 75 % sur un an. Les livrets solidaires, notamment, ont résisté à la concurrence des produits réglementés et bénéficié de taux plus attractifs sur certains dépôts à terme.
Pour France Active et FAIR, ces résultats démontrent que l'épargne solidaire est désormais perçue non seulement comme un levier d'utilité sociale, mais aussi comme une stratégie d'investissement équilibrée à moyen terme. Les épargnants recherchent à la fois sens, sécurité et performance - une combinaison qui pourrait bien devenir la norme dans les années à venir.