Le capital-investissement français bat des records
Le lobby financier France-Invest (Association française des investisseurs pour la croissance) et le cabinet Grant Thornton viennent de publier conjointement une étude faisant état d'une embellie du non-côté en France.
Le montant collecté par les fonds d'investissement français en private-equity a augmenté de près de deux milliards d'euros en un an
Cette embellie des fonds français de private-equity s'est manifestée à travers trois records établis au cours de l'année 2017. Tout d'abord, ces fonds ont collecté 16,5 milliards d'euros l'année dernière soit une hausse d'environ 15% par rapport au montant de 2016. Cette augmentation est corrélée avec celle de la somme des investissements opérés par les fonds qui s'élève à 14,3 milliards d'euros, c'est-à-dire presque deux milliards de plus qu'en 2016. Enfin, la répartition de ces milliards investis n'a jamais été aussi large qu'en 2017 puisqu'ils ont alimenté plus de 2000 entreprises dont une grande majorité sont françaises.
Une évolution de la perception du non-côté
Longtemps, le capital-investissement a été victime d'une image péjorative lui accréditant une responsabilité importante dans les crises financières et les mauvaises passes économiques. Désormais, les fonds de private-equity ne se contentent plus seulement d'acquérir une part du capital des entreprises pour le revendre ultérieurement afin de dégager un profit. En effet, elles participent de manière croissante à la vitalité de l'économie française en confiant des capitaux aux start-ups, PME et ETI qui le réinjectent dans la sphère réelle et notamment en créant des emplois. Entre 2009 et 2016, les quelques 3.000 entreprises soutenues par le capital-investissement ont généré plus de 300.000 emplois en France grâce à la croissance de leur chiffre d'affaires presque trois fois supérieur à celle du PIB nominal français.
Emmanuel Macron a fait la part belle aux start-ups françaises dans les mesures économiques des start-ups dont il est nécessaire de favoriser le développement selon lui. Ainsi, il n'est pas étonnant que le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire ait orienté une partie du projet de loi pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) vers une démocratisation de l'accès au non-côté. A cet égard, BoursedesCrédits évoquait récemment le manque de compétences des épargnants français en matière d'investissement mais cela concerne également les assureurs à un moindre degré.
Une tendance internationale
Si cette santé optimale du capital-investissement français permet à l'économie française de rayonner mondialement, la France n'est néanmoins pas la seule à profiter de ce phénomène. En effet, en 2017, plus de 900 fonds d'investissement ont également collecté la somme record de 368 milliards d'euros. Parmi ce montant, le fonds Apollo Investment Funds est parvenu à gonfler de près 25 milliards de dollars lors des six premiers mois de l'année dernière.
Les délais pour convaincre les investisseurs de confier des capitaux ont été divisés par huit en moyenne, passant de 2 ans à 3 mois, ce qui a considérablement augmenté ces transactions financières offrant des rendements particulièrement avantageux. A titre d'exemple, Chequers avait déjà atteint son objectif initial en récoltant plus d'un milliard d'euros avant mai 2017.
En cette nouvelle année, le capital-investissement poursuit sur sa lancée comme le démontrent les cas Equistone et PAI prisés à hauteur de plusieurs milliards d'euros par de grands investisseurs institutionnels et autres fonds souverains. Il serait même envisageable que la collecte annuelle des fonds français de private-equity dépasse les 20 milliards d'euros en 2020 selon Olivier Millet, président de France Invest.
>> Pour aller plus loin : La croissance des PME, une question de financement mais pas seulement
