2015, une année difficile pour le secteur du bâtiment
30.000 postes détruits, un repli de l'activité de 3%, le bilan de l'année 2015 dressé par la Fédération française du bâtiment (FFB) n'est pas glorieux. Dès l'année prochaine cependant, la croissance pourrait repartir.
30.000 emplois ont été détruits dans le secteur du bâtiment en 2015
Les bilans se suivent et se ressemblent dans le bâtiment. L'activité du secteur affiche un recul de 3% en 2015, rapporte mercredi 16 décembre la Fédération française du bâtiment (FFB). C'est certes un peu mieux qu'en 2014, où l'activité était en repli de 4,8%, mais pas de quoi s'enthousiasmer pour autant. La destruction de postes est la même qu'un an auparavant, soit environ 30.000 emplois, constate la FFB.
Si l'on regarde plus en détail, la production de logements neufs a baissé de 3,9% cette année, contre 11,5% en 2014. "Le nombre de mises en chantier, estimé aux environs de 345.000, reste décevant", déplore la Fédération française du bâtiment.
Les activités liées à l'entretien et l'amélioration des logements existants enregistrent également une baisse, mais relativement faible -0,2% (-0,9% en 2014). En effet, moins de logements que prévus ont bénéficié de la rénovation énergétique, et ce, malgré la mise en place du Crédit d'impôt transition énergétique (CITE), "dont les effets bénéfiques s'avèrent indéniables".
"La rénovation énergétique est une déception pour 2015. Les mesures d'incitation sont bonnes, mais ne suffisent pas" affirme Jacques Chanut, président de la FFB. Pour lui, si le marché se développe à un rythme lent, c'est parce que les ménages ne sont pas assez informés sur l'offre et que "cela reste encore assez confus pour les particuliers".
2016, l'année de la reprise
Après sept années de repli, le secteur en difficulté verrait enfin la lumière au bout du tunnel en 2016. La reprise de l'activité est estimée à 0,9%. 35.000 mises en chantier supplémentaires sont prévues, soit une augmentation de 10%.
Plusieurs facteurs expliquent ce retour de la croissance très attendu. Tout d'abord, les carnets de commandes se sont un peu mieux remplis en 2015, "tant dans les entreprises de 10 salariés et plus, que chez les artisans", explique la FFB. Le secteur espère aussi que les taux d'intérêt très bas inciteront les particuliers à souscrire à un prêt immobilier.
De plus, l'augmentation de 10% du nombre de transactions de logements anciens cette année impliquera quant à elle une forte demande de travaux supplémentaires de la part des ménages. En effet, la FFB rappelle que les travaux de rénovation se font "traditionnellement dans les deux ans suivant l'acquisition" d'un bien.
Enfin, l'élargissement du prêt à taux zéro (PTZ), prévu pour toucher un plus large public, apportera lui aussi sa pierre à l'édifice. "L'outil est simple et puissant", reconnait Jacques Chanut qui estime qu'il aura un impact très fort dans le bâtiment. "Dès le début 2016, le PTZ pourrait relancer le secteur", a-t-il déclaré.
Les perspectives de la FFB pour 2016 sont tout de même nuancées. Malgré un retour de la croissance, l'année prochaine ne sera pas créatrice d'emploi. "Compte tenu du décalage emploi-activité passé, l'emploi sera au pire en très léger recul et, plus probablement stable. Il faudra attendre véritablement 2017 pour que le secteur puisse enfin créer de l'emploi", constate la fédération.
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