Combien coûte un rachat de crédit ?

Quels sont les éléments qui composent le coût d'un rachat de crédit ?

Les intérêts (agios)

Comme tout prêt, le rachat de crédits implique le paiement d'intérêts. On parle du taux nominal ou Taux Annuel Effectif Global (TAEG) qui inclut :

  • Le taux débiteur (ou nominal),
  • Les frais de dossier,
  • Les coûts d'assurance obligatoires s'ils sont inclus,
  • Éventuelles commissions.

Le taux nominal (hors assurance) varie selon :

  • Votre profil (revenus, taux d'endettement, stabilité d'emploi),
  • La nature du rachat (conso, mixte ou immobilier dominant),
  • La durée (plus c'est long, plus les intérêts s'étendent).

Les frais de dossier

La banque ou l'organisme de regroupement de crédits peut facturer des frais de dossier, destinés à couvrir :

  • L'étude du dossier,
  • La mise en place administrative du nouveau contrat,
  • L'éventuelle commission d'intermédiaire si c'est un partenariat interne (hors courtage externe).

Ces frais varient de 0,5 % à 1 % (parfois un forfait) du capital racheté, selon l'établissement. Il est parfois possible de négocier ou de les inclure dans le nouveau prêt.

Les indemnités de remboursement anticipé (IRA)

Lorsque vous soldez vos anciens prêts avant leur terme, chaque contrat peut prévoir des pénalités, appelées indemnités de remboursement anticipé :

  • Pour un prêt conso : Elles sont limitées par la réglementation (1 % du capital restant dû si > 1 an avant la fin, 0,5 % si < 1 an).
  • Pour un prêt immobilier : Maximum 3 % du capital restant dû ou 6 mois d'intérêts (le plus faible des deux).

Leur montant peut être élevé si vous aviez encore un gros capital à rembourser. Il est crucial de calculer la somme de ces IRA pour évaluer la rentabilité du rachat.

L'assurance emprunteur

Le rachat de crédits, surtout s'il intègre une part immobilière, nécessite souvent une assurance (Décès, PTIA, invalidité, incapacité...). Le coût de cette assurance peut être :

  • Calculé sur le capital initial (prime stable) ou le capital restant dû (prime dégressive).
  • Varier selon votre âge, votre état de santé, votre statut fumeur/non-fumeur, etc.

Il est parfois possible de déléguer l'assurance (loi Lagarde, loi Lemoine si c'est un prêt immobilier résidence principale) pour trouver un contrat moins onéreux que l'assurance groupe proposée.

Les frais de garantie (hypothèque, caution)

Dans un rachat mixte (part immo importante) ou un rachat immobilier :

  • L'organisme peut exiger une garantie hypothécaire (frais de notaire, inscription, mainlevée ultérieure).
  • Ou une caution (Crédit Logement, etc.), qui implique des frais de caution, partiellement remboursables en fin de prêt.

Ces coûts peuvent représenter quelques centaines à plusieurs milliers d'euros.

Frais de courtage (si vous passez par un courtier)

Si vous faites appel à un courtier en rachat de crédits, il peut facturer des honoraires (frais de courtage). Ceux-ci sont généralement dus seulement en cas de succès (montage effectif du nouveau prêt). Ils peuvent être soit forfaitaires, soit un pourcentage du capital racheté. Là aussi, il convient de comparer et de vérifier la transparence du mandat.

Comment calculer le coût total ?

Estimer la différence entre les deux situations

Pour connaître la rentabilité du rachat de crédit, comparez :

  • Le coût total de vos prêts actuels (intérêts restants dus, sur la durée résiduelle) + éventuels frais si vous les gardez jusqu'à la fin.
  • Le coût total du nouveau prêt (intérêts sur la nouvelle durée, frais de dossier, assurance, garantie, IRA, etc.).

Vérifier la nouvelle durée

En général, le rachat étale le remboursement sur plus long terme, ce qui amplifie les intérêts payés au final. Une mensualité plus faible peut masquer un coût total plus grand. Vous devez trouver un équilibre entre baisse mensuelle et augmentation raisonnable du coût global.

Se baser sur le TAEG

Le Taux Annuel Effectif Global inclut :

  • Intérêts,
  • Frais de dossier,
  • Commission d'intermédiaire éventuelle,
  • Coût d'assurance si elle est obligatoire.

Cependant, certaines dépenses (IRA sur les anciens crédits, garantie hypothécaire) peuvent être hors TAEG, donc veillez à ajouter ces éléments pour une vision exhaustive.

Exemples chiffrés

Exemple 1 : Rachat conso (15 000 €)

  • Capital restant sur divers crédits conso : 10 000 €, + 5 000 € de trésorerie demandée = total 15 000 €
  • Frais de dossier = 1 % (150 €)
  • IRA sur anciens prêts conso = 1 % (100 €)
  • Taux nominal = 5 %, assurance 0,3 % sur capital initial
  • Durée = 60 mois

Le coût total =

  • Intérêts : ~1 980 € (selon amortissement)
  • Assurance : ~270 € sur 5 ans (0,3 % de 15 000 € × 5 ans si prime stable)
  • Frais de dossier + IRA : 150 € + 100 € = 250 €
  • Total ~ 2 500 € supplémentaires

Exemple 2 : Rachat mixte (100 000 €)

  • Restant dû prêt immobilier = 80 000 €, plus 20 000 € de crédits conso
  • Frais de dossier : 1 % → 1 000 €
  • IRA : si 3 % sur 80 000 € (2 400 €) pour le prêt immo + 1 % sur 20 000 € = 200 € → total 2 600 €
  • Hypothèque : ~1 000 à 2 000 € selon le notaire et la région
  • Taux nominal : 3,5 % (part immo dominante) sur 10 ans → intérêts d'environ ~18 000 € (indicatif)
  • Assurance : dépendra de l'âge, par ex. 0,2 % par an du capital initial (200 € / an × 10 ans = 2 000 €)

Le coût total additionne ainsi les intérêts ~18 000, plus ~2 600 IRA, ~1 500 de dossier + hypothèque (moyenne), ~2 000 d'assurance, pour un total autour de ~24 000–25 000 € au final.

Pourquoi le coût peut-il être élevé ?

Allongement de la durée

Le principal facteur d'augmentation du coût total est la durée plus longue. Même avec un taux équivalent ou un peu plus bas, vous payez des intérêts sur plus de temps.

Frais de pénalités

Les IRA (indemnités de remboursement anticipé) s'appliquent sur chaque prêt soldé par anticipation, ce qui peut représenter quelques centaines à milliers d'euros, en fonction du capital restant dû.

Frais de garantie

Si un prêt immobilier est majoritaire, une hypothèque ou une caution peuvent être exigées, engendrant des frais supplémentaires (notaire, mainlevée, etc.).

Comment limiter et optimiser le coût ?

Négocier ou réduire certains frais

  • Frais de dossier : essayer de négocier à la baisse
  • IRA : certaines banques acceptent de réduire ou de supprimer les indemnités, suivant le contrat initial
  • Assurance : recourir à la délégation d'assurance (loi Lagarde) pour trouver un tarif plus compétitif

Calibrer la durée

Ne pas allonger excessivement la durée pour obtenir la plus petite mensualité possible, car le coût total risque d'exploser. Trouver un compromis adéquat entre mensualité allégée et durée raisonnable.

Choisir un organisme fiable et comparer

  • Consulter plusieurs offres (banques, organismes spécialisés, courtiers)
  • Analyser le TAEG et mentionner explicitement les frais externes (IRA, hypothèque) pour disposer d'une estimation globale

Sur le même thème

Comparer gratuitement les crédits immobiliers

Inscrivez-vous à notre Newsletter hebdomadaire

Rejoignez 20.000 abonnés puis recevez gratuitement et sans engagement nos actualités et bons plans