Comment gérer son budget ?

Comprendre sa situation financière

Évaluer ses revenus

Le premier pas consiste à dresser la liste exhaustive de tous vos revenus mensuels :

  • Salaire net (si vous êtes salarié)
  • Honoraires ou bénéfices (professions libérales, indépendants)
  • Allocations (CAF, APL, etc.)
  • Pensions (retraite, invalidité, alimentaire)
  • Revenus complémentaires (petits boulots, location saisonnière, etc.)

Calculez ensuite la moyenne mensuelle si certains revenus varient selon la période. Mieux vaut adopter une vision prudente, en considérant le minimum probable plutôt que le maximum, afin d'éviter les mauvaises surprises en cas de fluctuation.

Identifier ses dépenses fixes et variables

Les dépenses fixes sont celles qui reviennent chaque mois ou chaque trimestre, avec un montant stable ou prévisible :

  • Loyer ou mensualités de prêt immobilier
  • Factures d'énergie (électricité, gaz), Internet, téléphone
  • Assurances (habitation, auto, mutuelle)
  • Échéances de crédit (auto, conso, immobilier)
  • Abonnements (streaming, salle de sport, transports, etc.)

Les dépenses variables regroupent :

  • Alimentation, courses (produits ménagers, etc.)
  • Carburant ou frais de transport (si le montant n'est pas fixe)
  • Loisirs, sorties, restaurants
  • Santé (médicaments hors mutuelle, consultations imprévues)
  • Achats ponctuels (vêtements, cadeaux, etc.)

Faire un bilan initial

Après avoir listé vos revenus et vos dépenses, vous pouvez calculer votre solde théorique mensuel :

Total revenus−Total deˊpenses fixes et variables (estimation)\text{Total revenus} - \text{Total dépenses fixes et variables (estimation)}Total revenusTotal deˊpenses fixes et variables (estimation)

Si ce solde est positif, vous avez un marge d'épargne ou de loisir. S'il est négatif, il faut envisager de réduire certaines dépenses, d'augmenter les revenus (petits boulots, etc.), ou de refinancer certaines charges (rachat de crédits par exemple). Cette étape vous donne la photographie de votre situation et constitue la base de votre plan budgétaire.

Les méthodes et outils de suivi

Utiliser un tableau Excel ou Google Sheets

L'une des approches classiques est de renseigner chaque mois (ou chaque semaine) :

  • Revenus : ligne par ligne, mois par mois
  • Dépenses : classées par catégorie (logement, transport, courses, loisirs, etc.)

Vous pouvez personnaliser des catégories et y inscrire vos montants. Un simple tableau (voire un fichier gratuit en ligne) peut suffire pour suivre l'évolution. Vous verrez rapidement où part l'argent.

Applications mobiles de budget

De nombreuses applis (Bankin', Linxo, Money Manager, etc.) se synchronisent avec votre compte bancaire pour :

  • Analyser automatiquement les opérations (catégorisation auto)
  • Notifier en cas de dépense inhabituelle
  • Afficher des graphiques de répartition (alimentaire, transport, etc.)

Avantages : Gain de temps, vision en temps réel. Inconvénients : Fournir l'accès à vos données bancaires (via un agrégateur fiable).

Carnet ou agenda papier

Pour ceux qui préfèrent la méthode traditionnelle, noter à la main chaque dépense, conserver les tickets, faire les totaux. Cela peut sembler fastidieux, mais la saisie manuelle accroît la conscience de chaque dépense. C'est une bonne approche pour se responsabiliser.

Les méthodes de répartition (50/30/20, etc.)

La règle du 50/30/20

Une approche populaire recommande de répartir ainsi :

  • 50 % de vos revenus pour les dépenses “essentielles" (loyer, nourriture, factures, transport).
  • 30 % pour les “plaisirs" (loisirs, restaurants, habillement, etc.).
  • 20 % pour l'épargne (livret, épargne de précaution, remboursement anticipé d'un prêt...).

Cela demeure indicatif : si votre loyer est déjà 40 % de vos revenus, il ne vous reste que 10 % pour couvrir le reste des dépenses essentielles. Vous pouvez adapter selon vos priorités (certains passent à 60/20/20, par exemple).

L'enveloppe ou méthode “Cash stuffing"

Vous définissez des enveloppes correspondant à chaque catégorie (courses, essence, loisirs, etc.), y déposez physiquement l'argent (ou un budget virtuel). Une fois l'enveloppe “loisirs" épuisée, vous vous interdisez de dépenser davantage. Ce contrôle visuel (et tactile) aide à limiter les dépassements.

Adaption selon vos objectifs

Ajustez la proportion d'épargne si vous visez un projet (achat immobilier, vacances, etc.) ou si vous avez des dettes à rembourser rapidement. Mettez de côté avant de dépenser, en appliquant le principe “Payez-vous d'abord" : virez votre épargne en début de mois, plutôt qu'en fin.

Optimiser les dépenses pour gagner en marge de manoeuvre

Analyser et traquer les “fuites"

  • Abonnements inutilisés (plateformes streaming, salle de sport non fréquentée, box Internet trop chère...)
  • Commissions bancaires (découverts non autorisés, packages de services inutiles)
  • Frais d'assurance (voiture, habitation) : comparez, renégociez annuellement.

Comparer et renégocier ses contrats

  • Assurances : Faites jouer la concurrence ou un courtier.
  • Fournisseurs d'énergie (gaz, électricité) : Vérifiez les offres du marché.
  • Forfait mobile/internet : Changer d'opérateur peut faire économiser plusieurs dizaines d'euros par mois.

Courses et alimentation

  • Planifier les menus, éviter le gaspillage, privilégier certains magasins à bas prix.
  • Utiliser des applications anti-gaspi (Too Good To Go, Phenix) ou des drives pour limiter les tentations.

Éviter les crédits revolving ou découvert non autorisé

Les taux de ces solutions sont souvent très élevés (15–20 %). Mieux vaut un prêt personnel classique si un financement est indispensable, ou un budget plus rigoureux pour éviter les frais d'incidents.

L'épargne et la gestion des imprévus

Constituer une épargne de précaution

Avoir 3 à 6 mois de dépenses courantes de côté est l'idéal pour faire face à un coup dur (panne, perte de revenu, etc.). Alimentez un Livret A ou un Livret de développement durable en priorité pour créer ce matelas de sécurité.

Séparer les comptes

Pour mieux gérer l'épargne, vous pouvez :

  • Créer un compte épargne distinct
  • Programmer un virement automatique (ex. 10 % du salaire) vers ce compte dès la réception du salaire

Investissements à moyen/long terme

Une fois l'épargne de précaution établie, orientez éventuellement le surplus vers des placements plus rémunérateurs (assurance-vie, PEL, etc.) adaptés à votre horizon de placement.

Les pièges à éviter

  1. Sous-évaluer ses dépenses variables : Au risque de se retrouver en découvert chaque mois.
  2. Ne pas budgéter les dépenses annuelles (impôts, factures exceptionnelles) : Mieux vaut lisser sur 12 mois ou créer une enveloppe “dépenses annuelles".
  3. Utiliser un crédit revolving pour gérer la trésorerie courante : Taux trop élevé.
  4. Confondre “frais fixes" et “frais nécessaires" : Certains abonnements se révèlent non indispensables.
  5. Oublier de comparer régulièrement les offres (banque, assurance, énergie). On peut souvent réaliser des économies significatives.

Points clés pour une gestion budgétaire réussie

  1. Lister tous vos revenus et dépenses (fixes, variables).
  2. Suivre régulièrement (chaque semaine ou chaque mois) via un tableau ou une appli.
  3. Adopter une méthode de répartition (50/30/20) ou d'enveloppes.
  4. Optimiser vos dépenses en négociant, supprimant les services inutiles.
  5. Prioriser la constitution d'une épargne de précaution.
  6. Réévaluer votre budget périodiquement (tous les 3–6 mois), car la vie évolue (changement de revenus, de dépenses).
  7. Éviter autant que possible les crédits revolving ou les découverts coûteux.

Sur le même thème

Comparer gratuitement les crédits immobiliers

Inscrivez-vous à notre Newsletter hebdomadaire

Rejoignez 20.000 abonnés puis recevez gratuitement et sans engagement nos actualités et bons plans